(Amnesty International, 1er mars 2013)
Le 28 février, la présence au tribunal de l'ancien « président à » d'Haïti, Jean-Claude Duvalier, pour répondre d'accusations liées à des atteintes aux droits humains, apporte une lueur d'espoir aux familles des victimes d'exécutions extrajudiciaires et de disparitions forcées et aux personnes ayant subi des tortures pendant les années où il était au pouvoir, a déclaré Amnesty International.
L'audience a été suspendue au bout de cinq heures et reprendra le jeudi 7 mars.
La cour d'appel ne s'est pas prononcée sur le fait de juger Jean-Claude Duvalier pour de graves violations des droits humains.
« Le fait que Jean-Claude Duvalier se soit bel et bien présenté cette fois-ci redonne un peu d'espoir quant à la capacité du système judiciaire haïtien à traiter des affaires sensibles, a estimé Javier Zuñiga, conseiller spécial d'Amnesty International. Mais la route vers la justice sera longue. »
Le 21 février, lorsque Jean-Claude Duvalier avait pour la troisième fois refusé de répondre à la convocation de la justice, la cour d'appel avait demandé au procureur de faire venir l'ancien chef d'État lors de la prochaine audience et menacé de l'incarcérer s'il n'obtempérait pas.
Ayant finalement accepté de se présenter devant la justice, il s'est retrouvé face aux plaignants – les familles des victimes d'exécutions extrajudiciaires et de disparitions forcées et les victimes d'actes de torture commis lorsqu'il était au pouvoir.
Pour la première fois, l'ancien président haïtien a eu à répondre aux questions de la cour et des avocats des plaignants.
« Il est désormais capital que la cour entende les témoignages des victimes et se penche sur l'énorme quantité de preuves éclatantes qui ont été recueillies », a indiqué Javier Zúñiga.
L'audience du 28 février était censée examiner un recours déposé par des victimes de violations des droits humains contre la décision prise en janvier 2012 par un juge d'instruction de ne pas juger Jean-Claude Duvalier pour les allégations sérieuses de violations des droits humains, qualifiables de crimes contre l'humanité, notamment actes de torture, meurtres et disparitions, commises durant ses années au pouvoir.