"La solution Evans Paul est une insulte aux revendications de la population", croit le responsable de la Plateforme haïtienne de Plaidoyer pour un Développement Alternatif (Papda),Camille Chalmers.
Le gouvernement de l’ancien leader du Kid n’est, dit-il, qu’un replâtrage de celui de Laurent Lamothe qui s’inscrit dans une dynamique de destruction et de démantèlement de l’Etat au profit des éléments de la classe dominante et des groupes impérialistes.L’actuel gouvernement est érigé sur la base du non respect de la parole donnée, des accords signés et de l’absence de moralité, a indiqué le professeur d'université qui pense que la solution Evans Paul va plutôt aggraver la crise.
Le responsable de la Papda dit ne pas comprendre comment un leader comme Evans Paul, en dépit d’une grande trajectoire de lutte en faveur de la démocratie, a pu nommer dans son gouvernement des personnalités comme Carel Alexandre et surtout Pierre Richard Casimir qui a des comptes à rendre à la nation sur sa gestion au poste de ministre des Affaires étrangères.
M. Chalmer a critiqué également ce qu’il appelle le discours servile du Premier ministre Paul lors de ses premières interventions devant la nation où il n’a pas tari d’éloges sur le chef de l’Etat dont il critiquait jadis le mode de gestion quand il était dans le camp des opposants. Le président Martelly a deux choix : il doit délivrer ou désister, scandait autrefois M. Paul (NDLR).
D’un autre côté, pour Camille Chalmers, la mise en place de ce gouvernement se fait au mépris des desiderata de la population. Il a notamment dénoncé le fait, qu’en dépit de la situation de crise économique et financière, d’explosion de déficit fiscal et de la dette publique, on a augmenté le nombre des membres du gouvernement sans tenir compte des besoins réels de la population.
Le professeur militant regrette le fait que la classe politique continue à fonctionner dans une logique de séparation de gâteau.
Face à cette situation critique, la PAPDA appelle à l’organisation d’élections générales anticipées dans le pays. Ces élections, selon la plateforme, doivent être réalisées dans une logique différente s’inscrivant dans le cadre d’une reforme radicale de l’espace électoral pour éviter de répéter les catastrophes de 2010-11.