La Communauté des Caraïbes (CARICOM) a demandé au gouvernement de la République dominicaine d'annuler l'arrêt de la Cour constitutionnelle Dominicaine qui dénationalise des centaines de milliers de dominicains d’ascendance haïtienne.
Le premier ministre de Trinité et Tobago, Kamla Parsad Bissessar, qui est l’actuel président de la CARICOM, dans une lettre adressée samedi au président Danilo Medina, l’exhorte à ne pas appliquer la décision de la cour constitutionnelle dominicaine qui enlève la nationalité aux enfants de la population immigrante, principalement composée d’Haïtiens.
M. Persad-Bissessar a fait savoir que l’arrêt de la Constitution dominicaine qui refuse la citoyenneté aux enfants d'immigrants illégaux est «inacceptable». « Je vous demande de prendre des mesures pour restituer immédiatement la nationalité dominicaine à ceux à qui elle l’a été retirée », dit-il dans la lettre.
Le président de la CARICOM souligne que la décision de la Cour dominicaine laisse de nombreuses personnes dans une situation délicate, violant leurs droits humains, que le gouvernement dominicain est tenu de respecter.
La CARICOM sollicite par ailleurs qu’elle soit représentée lors des réunions que tiendra la commission mixte haïtiano-dominicaine autour des problèmes communs entre les deux pays.
Une demande que plusieurs entités politiques dominicaines, notamment la Force nationale progressiste (FNP) et la Fondation justice et transparence ont rejetée, accusant la CARICOM d’être hostile à l’égard de la République Dominicaine.
Suite à la décision de créer cette commission mixte haïtiano-dominicaine, des personnalités dominicaines, notamment l’ancien président Leonel Fernandez et le Cardinal dominicain Nicolás de Jesús López Rodríguez, ont demandé à ce que la décision de la Cour constitutionnelle dominicaine soit respectée parce « c'est une question de souveraineté nationale ».
En Haïti, des politiciens et membres de la société civile sont très sceptiques face aux retombées qui découleraient des échanges entre les membres de cette commission. Ils croient que cette démarche ne va rien changer à la situation actuelle où se trouvent les descendants d’haïtiens. HPN