Port-au-Prince, le 31 juillet 2019- Afin de sensibiliser davantage le public et de protéger les victimes, l’Agence Américaine pour le Développement International (USAID), a signé un accord de coopération d'une durée de quatre ans avec la Fondation LUMOS. Cette initiative vise à appuyer les efforts du gouvernement haïtien et de la société civile dans le cadre des progrès et des transformations profondes à opérer dans la lutte contre la traite des personnes en mettant un accent particulier sur ses manifestations traditionnelles et émergentes à savoir la domesticité, la traite transfrontalière et la traite des enfants en milieu institutionnel. Cette initiative est le premier du genre à supporter le Plan d’Action National de lutte contre la Traite des Personnes, lancé ce 31 juillet 2019 à l’Hôtel Montana à Port-au-Prince.



Ce projet sera mis en œuvre à l'échelle nationale de 2019 à 2023 dans le but principal de renforcer la capacité du gouvernement haïtien, des autorités locales et de la société civile à prévenir, reconnaître, et combattre la traite. Au prime abord, l’USAID, LUMOS et les parties prenantes haïtiennes sensibiliseront davantage le public sur les dangers, les conséquences juridiques et les différentes formes de traite. En second lieu, ce projet va aider à développer et mettre en œuvre un système de prise en charge centré sur les victimes afin de leur fournir protection et assistance de manière effective tant au niveau central que départemental. En dernier lieu, ce partenariat permettra au Comité national de lutte contre la traite (NCTC), à l'Institut du Bien-Être Social et de Recherches (IBESR), et à ses partenaires, de coordonner plus efficacement les activités de lutte contre la traite des personnes.

Ce nouveau projet va consolider les acquis du gouvernement haïtien contre la traite des personnes. Par exemple, au cours des sept dernières années, le gouvernement haïtien a procédé à la fermeture de plusieurs orphelinats pour cause de violence à l’encontre des enfants et s'est mis à promouvoir des pratiques de prise en charge communautaire et familiale. Pour l’instant, le dispositif de placement en famille d’accueil est en train de faire ses débuts. Le gouvernement a également augmenté le nombre de policiers et déployé sa première promotion de police frontalière bien entraînée sur les techniques de détection et de lutte contre la traite. De nos jours, la coordination et la vigilance contre la traite augmentent.

Les efforts cités plus haut sont des signaux importants, vu qu’en Haïti, au moins 30.000 enfants vivent dans des institutions où ils sont souvent victimes de traite. La pratique répandue de la domesticité est une autre forme de traite en Haïti. Elle obéit à une forme de transaction entre des familles qui sont dans l’impossibilité matérielle et psychologique de prendre soin de leurs enfants, et des familles, soit disant, capable d’assurer une meilleure prise en charge. Pourtant, l’exploitation est souvent la finalité puisqu’ils sont souvent maltraités physiquement et émotionnellement, étant donné que les promesses initiales n’ont pas été respectées. En 2016, l'UNICEF a publié un rapport sur les enfants en domesticité en Haïti selon lequel 400.000 mineurs exercent des travaux domestiques; parmi eux, 207.000 enfants de moins de 15 ans vivent dans des conditions inacceptables.