Le niveau de l'insécurité alimentaire est très préoccupant dans le pays, a fait savoir le Directeur de la Coordination Nationale de la Sécurité Alimentaire (CNSA), M. Garry Matthieu, à l'occasion de la Journée mondiale de la lutte contre la faim. Entre 3 et 3.8 millions de personnes font face à l'insécurité alimentaire en Haïti et le nombre peut augmenter à cause, notamment, de la montée du dollar, a indiqué l'agronome Matthieu.
Le responsable de la Coordination nationale de la sécurité alimentaire a fait le point, lundi, sur les dispositions envisagées par le gouvernement haïtien autour de la sécheresse qui menace la sécurité alimentaire dans le pays.
Selon la CNSA, le secteur agricole connait de grandes difficultés à cause de la sécheresse qui s'abat sur plusieurs départements du pays.
Les communes les plus touchées sont Thiotte, Grand Gosier , Anse-a-Pitre , Belle-Anse, Bainet, Côte de fer pour le département du Sud-est ; les deux communes de la Gonâve, et Fond Verrete pour le département de l'Ouest.
La situation est beaucoup plus préoccupante dans certaines communes du Bas Nord-Ouest telles Jean-Rabel, Baie de Henne, Mole St Nicolas, et une bonne partie de la commune de Gonaïves, a fait savoir M. Matthieu.
Par ailleurs, selon l'agronome, la présence de beaucoup de produits importés sur le marché et la montée du dollar entraînent l'augmentation des prix des produits locaux ainsi que des produits importés.
« Nous importons avec du dollar américain, et le déficit alimentaire en Haiti est estimé à peu près à 60%. Nous avons besoin de plus en plus de dollars pour importer, le taux élevé du dollar engrainera la cherté des produits sur le marché. », s'inquiète l'agronome Matthieu.
Face à cette situation, le numéro 1 de la CNSA pense qu'il faut intervenir et investir dans la maîtrise de l'eau et dans l'environnement afin d'avoir une agriculture plus ou moins sécurisée.
En ce sens, affirme-il, le ministère de l'agriculture doit faire l'inventaire de tous les ponts d'eau et des systèmes d'irrigation pour lancer des travaux à haute intensité de main d'œuvre visant à maîtriser l'eau, a indiqué le Directeur de la CNSA.
En outre, l'agronome Matthieu pense qu'il faut planter plus d'arbres, et produire de nouvelles variétés adaptées au phénomène du changement climatique. Le ministère vient de relancer son système de recherche pour pouvoir produire de nouvelles variétés qui vont permettre d'agir sur la périodicité, a-t-il laissé entendre.