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Avant l’élection de Jean-Bertrand Aristide à la présidence d’Haïti en 1990, le pays était marqué par une histoire politique instable, par des décennies de dictatures, de régimes militaires et de gouvernements autoritaires.


Les prédécesseurs d’Aristide, les dirigeants tels que François Duvalier (Papa Doc) et son fils Jean-Claude Duvalier (Baby Doc) avaient exercé un contrôle autoritaire sur le pays pendant de nombreuses années.
‘‘Le régime des Duvalier a été caractérisé par la répression politique, les violations des droits de l’homme et la corruption généralisée, selon de nombreux historiens et analystes politiques. En 1986, une révolte populaire a forcé Baby Doc à quitter le pouvoir, marquant la fin de la dynastie Duvalier. Cependant, l’absence de stabilité politique persistait après le départ de Duvalier, avec une série de gouvernements provisoires et de coups d’État militaires.
Les élections générales du 29 novembre 1987 en Haïti ont été marquées par la violence et la répression, aboutissant à une tragédie sanglante. Ces élections étaient censées être le point de départ d’un processus démocratique après la chute du régime de Jean-Claude Duvalier en 1986. Cependant, elles ont plutôt contribué à l’agitation politique et à l’instabilité dans le pays.
Terminées dans le sang, les élections de 1987 étaient destinées à élire un président, des députés et des sénateurs, ainsi que des autorités locales. Elles ont suscité un grand espoir parmi la population haïtienne quant à la possibilité de construire une nouvelle ère politique démocratique.
Plusieurs électeurs et un cameraman dominicain ont été tués ce jour-là.
Les élections de 1987 ont laissé des cicatrices profondes dans la mémoire collective d’Haïti et ont largement contribué à l’instabilité politique persistante en Haïti au cours des années suivantes.
En janvier 1988, le CNG a organisé des élections qui ont porté le professeur Leslie François Manigat au pouvoir. Les résultats du scrutin entaché d’irrégularités ont été critiqués pour leur manque de légitimité, ce qui a jeté une ombre sur son arrivée au pouvoir.
A l’époque, les partis et organisations de la société civile constituant le secteur démocratique ont boycotté ces élections pour protester contre le massacre du 29 novembre 87 et contre le régime militaire.
Le règne de Leslie François Manigat à la présidence d’Haïti a été extrêmement bref en raison d’un coup d’État militaire survenu en juin 1988, moins de six mois après son accession au pouvoir.
Le 20 juin 1988, Manigat a été renversé par un coup d’État militaire mené par le général Henri Namphy. Ce coup a mis fin à son mandat et à toute tentative de consolidation de son pouvoir. Le renversement a été suivi par une période de répression politique et d’instabilité.
Manigat a été contrait à l’exil. A son retour au pays, il n’a pas réussi à regagner le pouvoir ou à jouer un rôle politique significatif en Haïti jusqu’à sa mort.
L’un des épisodes les plus tragiques de cette période qui a suivi le retour au pouvoir du général Namphy, a été le massacre survenu le 11 septembre 88 à l’église St-Jean Bosco à Port-au-Prince.
Des militants politiques et des fidèles qui se trouvaient à l’église au moment où le père Jean-Bertrand Aristide célébrait une messe, ont été tués lors d’une attaque armée attribuée aux attachés portant des brassards rouges (miliciens d’un genre nouveau) à la solde du maire de la capitale, Franck Romain.
Une semaine plus tard, soit le 17 septembre 1988, le général Henri Namphy a été renversé par nouveau coup d’Etat et remplacé par le général Prospère Avril.
Une fois au pouvoir, Avril a instauré un régime autoritaire, réprimant l’opposition politique et limitant les libertés civiles. Son gouvernement a été critiqué pour les violations des droits de l’homme, y compris la persécution de ses opposants.
Avril a utilisé l’armée et les forces de sécurité pour réprimer toute forme d’opposition politique. Les arrestations arbitraires, la censure et d’autres mesures répressives ont été fréquemment utilisées pour maintenir le contrôle.
Pendant le règne d’Avril, Haïti a également fait face à des défis économiques. Des mesures économiques controversées ont été mises en œuvre, et la situation économique du pays s’est détériorée.
Cependant, sous la pression de manifestations populaires et des critiques internationales, Prosper Avril a finalement démissionné le 10 mars 1990, ouvrant la voie à une transition démocratique.
Après une courte transition de trois jours assurée par le général Hérard Abraham, Mme Ertha Pascal-Trouillot, alors juge a la Cour de Cassation, a été choisie pour occuper la présidence de manière intérimaire jusqu’à la tenue des élections générales du 16 décembre 1990. C’était un moment critique dans l’histoire d’Haïti, marqué par le désir de la population de mettre fin aux régimes autoritaires et de faire avancer la démocratie.
Ertha Pascal-Trouillot est devenue la première femme à occuper la présidence d’Haïti. Son mission a été caractérisée par des efforts pour restaurer la stabilité politique, organiser des élections démocratiques et préparer le terrain pour la transition vers un gouvernement civil élu.
Pendant sa présidence intérimaire, elle a travaillé à établir un climat propice aux élections libres et équitables.
Les élections présidentielles et législatives ont finalement eu lieu en décembre 1990, marquant le début d’une période de gouvernement civil en Haïti. Jean-Bertrand Aristide a remporté la présidence lors de ces élections, devenant le premier président élu démocratiquement de l’histoire du pays.