P-au-P, 19 sept. 2017 [AlterPresse] --- L'Association professionnelle des magistrats demande aux juges de continuer à observer scrupuleusement l'arrêt de travail dans les cours et les tribunaux de la république d'Haïti, jusqu'au vendredi 22 septembre 2017.


Lancé le mercredi 13 septembre 2017, cet arrêt de travail vise à forcer les pouvoirs politiques à donner plus de moyens au Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (Cspj).
Si les principales revendications des magistrats ne sont pas prises en compte, l'arrêt de travail sera observé de « façon illimitée » après la rentrée judiciaire en octobre prochain, met en garde l'Association professionnelle des magistrats, dans une note de presse, en date du lundi 18 septembre 2017, dont a pris connaissance l'agence en ligne AlterPresse.
Parmi ses revendications, figurent l'octroi d'une couverture d'assurance maladie fonctionnelle en faveur des magistrats, la dotation d'une allocation budgétaire adéquate au pouvoir judiciaire, la dotation des tribunaux et cours des moyens logistiques et matériels de travail suffisant.
L'Association réclame également la construction de bâtiments adéquats pour loger les tribunaux et les cours ainsi que la réhabilitation des bâtiments en mauvais état
Dans le budget 2017-2018, voté respectivement par le sénat dans la soirée du mercredi 6 septembre 2017 et par les députés, le samedi 9 septembre 2017, seulement 1.12 milliard de gourdes, soit 0.8% du budget, est alloué au pouvoir judiciaire, quasiment paralysé aujourd'hui en Haïti, dénonce-t-elle.
L'Association en profite pour apporter un démenti formel aux déclarations faites par des personnalités dans l'entourage du président Jovenel Moïse, selon lesquelles une plus grande enveloppe budgétaire aurait été accordée au pouvoir judiciaire.
Une grève des greffiers entamée en juillet 2017, notamment dans plusieurs tribunaux dans la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince, avait perturbé le bon fonctionnement de nombreuses juridictions à travers le pays.