P-au-P, 23 janv. 2017 [AlterPresse] --- 81 personnes, dont 11 anciens cadres et responsables au sein d'institutions haïtiennes, ont été interpellées en Haïti, et extradées, pour trafic de drogue, vers les États-Unis d'Amérique, de 2002 à 2017, selon des données sorties des archives de la police nationale.


Les noms, nationalités, lieux d'arrestation et dates de transfert de ces personnalités, qui auraient été impliquées dans le narcotrafic, figurent dans ces données.
On compte aussi des personnes de nationalité étrangère, dont des Américains, Jamaïcains ou encore Bahaméens.
Le nom du sénateur élu de la Grande Anse, Guy Philippe, arrêté le 05 janvier 2017, puis extradé le même jour vers les États-Unis, est également mentionné.
Son arrestation a provoqué des remous dans la classe politique haïtienne et dans divers milieux.
L'ancien chef de la rébellion armée contre l'ex-chef d'Etat Jean-Bertrand Aristide, en 2003, a comparu à deux reprises devant la justice américaine, respectivement le 6 janvier 2017, pour son audition préliminaire, et le 13 janvier 2017, pour sa mise en accusation.
Il attend présentement la décision du tribunal qui dira si la justice américaine va le poursuivre ou non.
Dans ce dossier, un bras de fer semble opposer le ministre de la justice, Camille Junior Edouard, et des sénateurs qui, eux, exigent des explications.
Le ministre Camille Junior Edouard a boudé une interpellation de la chambre haute, le jeudi 19 janvier 2017, alors que la séance n'a pu avoir lieu, faute de quorum.
L'opposition anti-Jovenel fait front commun
Port-au-Prince, le 25 janvier 2017 - (AHP) - Une nouvelle structure politique a été portée le mercredi 25 janvier sur les fonds baptismaux. Il s'agit du secteur démocratique réuni, SDR, une organisation regroupant notamment Fanmi Lavalas, PITIT Dessalines et le secteur de l'ancien candidat a la présidence sous la bannière de la ligue alternative pour l'émancipation d'Haïti, LAPEH.
Les candidats Maryse Narcisse, Moise Jean-Charles et Jude Célestin ont toujours maintenu leur position contre les résultats dits définitifs du scrutin du 20 novembre tels que proclamés par le CEP, en raison de la non-transparence du processus de vérification des procès-verbaux au centre de tabulation des votes.

 

Selon l'ancien ministre de l'éducation nationale, Paul Antoine Bien-Aimé qui s'exprimait au nom de Jude Célestin, le SDR est une alliance conjoncturelle qui pourrait aller au-delà de la conjoncture. Il entend notamment continuer à dénoncer le coup d'état électoral du 2016 et exiger que la lumière soit faite sur les dossiers de corruption, de blanchiment et de trafic de drogue des proches du régime Tèt Kale.

Il vise le renforcement des acquis démocratiques et des discussions se poursuivent avec d'autres secteurs en vue de son élargissement, a-t-il dit.

Le leader de PITIT Dessalines et ancien candidat a la présidence Moise Jean-Charles a lui, redit que le peuple haïtien ne doit pas accepter d'être dirigé par des corrompus. Nous ne devons pas livrer le pays à des voyous et à une frange de la communauté internationale, ajoute l'ex-parlementaire qui invite le secteur démocratique à faire front commun contre le coup d'Etat électoral et à lutter contre les corrompus.

Moise Jean-Charles informe par ailleurs avoir dissous son équipe campagne ce qui, dit-il, signifie que personne n'a le droit de parler en son nom ni en celui de son parti. S'il n'a montré personne du doigt, certains observateurs pensent qu'il parle d'anciens alliés lors de la campagne et qui seraient sur le point de rejoindre le camp Tet kale.