Gazette Haiti News

La population haïtienne a observé le vendredi 16 septembre 2022 son énième journée de mobilisation contre la décision du gouvernement de Ariel Henry d’augmenter les prix des produits pétroliers. Ils ne jurent que par le départ du premier minsitre. Des institutions publiques et privées ont été vandalisées, d’autres pillées dans plusieurs villes du pays, y compris dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince. Des blessés par balles ont été enregistrés lors de la dispersion des manifestations par la police. C'était pratiquement le chaos dans plusieurs villes du pays. Les manifestations prennent de plus en plus de l'ampleur. Des barricades ont été dressées et des pneus enflammés entreposés sur la chaussée. La circulation a disparu depuis plusieurs jours notamment au centre ville de la capitale, Delmas. A Pétion Ville une tentative de manifestation a été tuée dans l'oeuf par la police. Les banques commerciales, les magasins, les écoles et même les institutions publiques n'ont pas fonctionné une fois de plus. Ce sombre tableau a débuté lundi dernier quelques heures après l’adresse à la nation du Premier Ministre Ariel Henry annonçant la décision d'augmenter les prix du carburant à la pompe. Vendredi, le mouvement s’est intensifié. Les manifestants étaient de plus en plus violents. Le « dechoukay » reprend désormais leur mode opératoire. Plusieurs entreprises ont été attaquées ou pillées sur la route de Delmas dont la Banque de l’union haïtienne, l’entreprise Top Tires sise à Carrefour Aéroport, spécialisée dans la vente de pneux et de batteries. La police a procédé à plusieurs interpellations.


Une partie de la manifestation partait des bidonvilles en milieu de journée avec comme chef de file, le puissant chef de gang Jimmy Cherisier alias Barbecue, porte-parole de la coalition criminelle G9 an fanmi e alye. La PNH a fait usage de tirs et de gaz lacrymogènes pour tenter de disperser la foule qui ne cessait de grossir. Un jeune homme a été blessé par balles, selon un reporter de la Radio Mega.
Aux Gonaïves, les scènes de pillage ont aussi continué le vendredi 16 septembre 2022. Après Caritas et Pam, le presbytère de la ville et le bureau de l’UNOPS, les manifestants s’en sont pris au Collège Immaculée Conception (CIC), la succursale de la Digicel et au centre cardinal Keller. Une succursale de la Sogebank, située à 2 Mapoux, a été pillée. D’autres entrepôts ont été saccagés. Les scènes sont à peine descriptibles.

Près de Bigot, un jeune homme a été atteint d'un projectile à la jambe alors qu'il revenait de jouer au football, selon un correspondant du journal aux Gonaives. L’origine de ce tir est inconnue. Le jeune homme a été transporté en urgence à l’hôpital.

A Saint-Marc, des insitutions publiques, des résidences et des entreprises privées ont été attaquées et pillées. Le bureau de l'ONA à Saint-Marc a été incendié. La succursale de la Digicel, l’APN et la résidence de Fraël ont été vandalisées et incendiées. Un bureau de Cam Transfert et de la Natcom ont été pillés.

A Ouanaminthe, dans le département du Nord-Est, plusieurs centaines de personnes étaient descendues dans les rues pour protester contre l'insécurité, l'injustice, la cherté de la vie. Munis de pancartes sur lesquelles sont inscrites leurs revendications, les protestataires ont réclamé de meilleures conditions de vie pour la population. Ils ont pillé le local de la solidarité frontalière où sont installés les jésuites.

A Léogane, Les locaux de la Direction générale des impôts (DGI) ont été incendiés par des milliers de manifestants qui étaient dans les rues.

A Petit Goave, la population ne décolère toujours pas. Les routes restent toujours impraticables. Des barricades et des pneus enflammés ont été constatés sur la chaussée.

Au Cap Haïtien jeudi, la situation était un peu différente. La tension a un peu baissé. Cependant, des régions du nord sont toujours restées bloquées. La circulation est toujours inexistante. Les barricades de pneus enflammés sont encore constatées.

Haïti est mobilisée contre la décision du gouvernement d’augmenter les prix des produits pétroliers. Les villes ne décolèrent pas. Le gouvernement, lui, ne compte pas reculer. Pour preuve, selon les dernières informations parvenues à la rédaction, le gouvernement décrétera sous peu un état d’urgence sécuritaire et un couvre-feu généralisé.

Entre-temps, les scènes de pillage continuent et se font désormais en cascade. Les mouvements de protestation s’intensifient. Et les blessés par balles se comptent désormais au quotidien. Haïti s’enfonce de plus en plus dans le chaos.

Crédit photo: facebook
Par: Daniel Zéphyr