Des centaines de migrantes et migrants haïtiens ont laissé dans la panique la ville de Neiba, capitale de Baoruco, une province dominicaine, dans la nuit du 21 août 2017 à destination d'Haïti. D'autres se sont réfugiés dans des casernes militaires pour être amenés tôt dans la matinée du 22 août 2017 à la frontière de Malpasse par les autorités migratoires dominicaines.


Cette situation de tension est venue suite à la découverte, le 21 août 2017, du cadavre d'un fermier dominicain de 65 ans connu sous le nom de Juancito Vallejo Montero Beltré, à Majagual Cenizo, zone caféière de la section El Aguacate. La victime vivait dans le quartier de Savica à Neiba.
En représailles, un migrant haïtien de 20 ans du nom de Jean Pierre, a été assassiné à coups de couteaux à la poitrine, le 21 août 2017, à quelques mètres du cadavre de Montero Beltré. Un proche du fermier serait soupçonné de la mort de ce migrant.

 

48 personnes dont 17 femmes, 7 hommes et 24 enfants, ont été accueillies par le GARR dans l'après-midi du 22 août 2017. Elles ont passé la nuit dans les locaux de l'institution à Fond Bayard, localité de Ganthier (Ouest d'Haïti). Des dizaines d'autres migrants ont été hébergés par des institutions partenaires de.
Visiblement affaiblis par le trajet, les ressortissants haïtiens ont déclaré avoir eu peur de se faire attaquer par des civils dominicains qui auraient voulu se venger de l'assassinat du fermier dominicain, dont le corps a été retrouvé dans un sac par les autorités policières de Néiba.
« Des informations faisant croire que des civils dominicains armés de machettes et de couteaux viendraient nous tuer. Je me suis échappée avec mes trois enfants pour sauver notre peau.», a expliqué Lucienne, une mère allaitant un nourrisson de trois mois.
Les cadavres de Vallejo Montero et de Pierre ont été levés suite au constat du procureur adjoint Erasmo Diaz, en collaboration avec la police de Neiba. Il était accompagné d'un médecin légiste. Ce dernier a affirmé que l'agriculteur est décédé depuis trois ou quatre jours. Ils ont décidé de faire inhumer le cadavre après les suites légales, selon la presse dominicaine.
Des déplacements massifs de migrants haïtiens provenant du territoire dominicain, ont été également observés au point frontalier de Cornillon/Grand-Bois, département de l'Ouest.
Signalons que ces évènements provoquant la chasse aux migrants haïtiens, arrivent souvent dans des villes en République Dominicaine. Les plus récents ont été enregistrés à Neiba en 2013 et à Moca en 2014.