“On devrait subventionner les familles et pas les carburants” … propos de Antonio Guterres sur France 24
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Au cours d’un entretien ce dimanche 18 Septembre, le Secrétaire Général des Nations Unies Antonio Guterres a évoqué plusieurs dossiers. À deux jours de l’assemblée générale de l’ONU, il accorde un entretien à France 24 et à RFI. Concernant Haïti, M. Antonio Guterres recommande un programme international d’appui à la formation et à l’équipement de la PNH (police nationale d’Haïti) afin qu’elle devienne une “force robuste capable de mettre fin à l’action des gangs“.
Bien que la dernière crise ait été déclenchée par une hausse gouvernementale des prix du carburant, elle couvait depuis des semaines. Dans tout le pays, les organisateurs et les partisans des manifestations anti-gouvernementales ont appelé la foule à attaquer les banques commerciales et les maisons de transfert d’argent, et à Port-au-Prince, ont distribué des drapeaux russes au mépris des États-Unis.
Vendredi, des gangs avaient rejoint le chaos, y compris des membres de la coalition des gangs du G9, qui ont quitté Cité Soleil, en direction du parc industriel et commercial de SHODECOSA, apparemment dans l’intention d’abattre son mur d’enceinte.
Vendredi dernier le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, avait lancé un appel au calme, avertissant que si la situation actuelle se poursuit, la situation humanitaire déjà désastreuse à laquelle sont confrontées les personnes les plus vulnérables, se détériorerait encore plus. Ce dimanche 18 Septembre, en répondant aux questions d’un journaliste, il donne son point de vue sur la question. Voici l’extrait de son interview, où il parle d’Haïti.
La question du journaliste.
Le prix du carburant provoque depuis quelques jours des émeutes, des pillages. Vous venez d’appeler toutes les parties à désamorcer la crise, est-ce qu’il faut resubventionner le carburant pour les populations des plus démunis ? Et est-ce que le plan d’urgence de quelques millions de dollars dont vous venez d’obtenir le déblocage, est-ce que ce plan est à la hauteur des enjeux?
M. Guterres.
Du point de vue je dirais de principe je crois qu’on devrait subventionner les familles et pas le carburant, et ce n’est pas exactement la même chose. Parce que ça permet aux familles d’obtenir les ressources dont elles ont besoin et non dans un bénéfice pour les combustibles fossiles. Dans le cas d’Haïti, on a eu plusieurs réunions du conseil de sécurité, je suis convaincu qu’il faut absolument réintroduire la sécurité sérieusement, et la proposition que j’ai mis sur la table, c’est qu’il faut vraiment un programme international d’appui à la formation et à l’équipement de la police haïtienne. Il faut dans cette perspective une force robuste capable de mettre fin à l’action des gangs, et nous avons au Portugal, nous avons en France des forces de police capables d’aider à leur formation. Actuellement en Haïti ce ne sont pas des mouvements politiques, ce sont des gangs qui agissent mais qui malheureusement sont infiltrés par des gens liés au pouvoir économique et au pouvoir politique”.