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Des employés des ministères des affaires étrangères et de l’intérieur au consulat général d’Haïti à Miami, n’ont pas reçu leur salaire depuis environ douze mois, sans qu’aucune explication ne leur a été fournie, se plaint un employé-cadre de l’institution ayant requis l’anonymat.


Ceux qui ont des arriérés de salaire sont aux abois et éprouvent d’énormes difficultés à subvenir à leurs besoins, selon ce cadre qui souligne que certains d’entre eux ont dû recourir à un second emploi.
‘‘Témoin oculaire du gaspillage d’argent au Consulat général d’Haïti à Miami, j’ai du mal à digérer qu’on ne paie pas certains employés depuis si longtemps et alors que certains d’entre eux viennent directement d’Haïti. Sans privilèges et avantages particuliers, ils ne parviennent pas à arrondir leur fin de mois, a indiqué la source.
La source précise qu’à l’opposé des employés, le Consul général (Mr. Stéphane Gilles) et les vice-consuls qui sont par ailleurs nombreux, perçoivent un salaire intéressant. Le consul général a, à sa disposition, une carte de débit, des frais de résidence, de carburant entre autres.
‘‘Si les vice-consuls reçoivent leur salaire en retard, ils ont des ressources leur permettant de vivre sans trop se casser la tête’’, a poursuivi cette source, ajoutant qu’il y a presqu’autant de consuls que d’employés au consulat d’Haïti à Miami.
‘‘Il y en a tellement qu’ils n’ont pratiquement rien à faire. ‘‘Recrutés sur la base de copinage et d’accointance politique, ils viennent au consulat pour tuer le temps tout simplement’’, a soutenu la source.
Selon ce cadre, le consulat rentre plusieurs milliers de dollars par jour sur les frais de demande de passeport, d’extrait d’actes de naissance, l’obtention de mandat et les frais de livraison des passeports entre autres.
‘‘Il y a assez d’argent pour payer tous les employés affectés au consulat, a souligné le cadre qui a fait état d’une utilisation douteuse des fonds collectés au nom de l’Etat haïtien, mais qui n’auraient pas été transférés sur le compte de la DGI (direction générale des impôts), organe chargé de collecter taxes et impôts pour le trésor public.’’
Un récent rapport d’enquête de l’ancien président du Sénat, Youri Latortue a révélé qu’environ 1.2 millions de dollars américains, frais prélevés sur les demandes de passeport et d’extraits d’acte de naissance, ont été détournés au consulat d’Haïti à Miami avec la complicité tacite de l’ambassade d’Haïti à Washington.
Le rapport-Latortue souligne qu’il y a un écart entre les passeports fabriqués et les passeports payés : $700,000.00 US dus à l’Ambassade de Washington par le Consulat de Miami pour 2021. Le consulat doit également un montant de cinq-cents mille (500,000) dollars aux Archives nationales pour les prélèvements effectués sur les demandes d’extrait d’acte de naissance.
Selon la même source, ‘‘ces sommes d’argent qui n’ont jamais été encaissées par la DGI, auraient été tout simplement détournées pour des dépenses illégales qui n’auraient rien à voir avec l’Etat haïtien.”
Le consul général d’Haïti à Miami, Stéphane Gilles, musicien, keyboardiste du groupe musical ‘‘Sweet Micky’’ aurait été nommé à la tête du consulat sur ordre de l’ancien président Michel Martelly.
Selon la source, Stéphane Gilles, sans aucune formation spécialisée, seulement avec son diplôme de fin d’études secondaires (High School), est devenu diplomate du matin au soir, et dirige l’un des plus importants consulats d’Haïti à l’étranger grâce à l’influence de son “maestro” envers qui, il a bien entendu d’énormes redevances.
‘‘Le consul général aurait détourné des fonds publics pour financer les bals de ‘‘Sweet Micky’’, accommoder les musiciens et tous ceux qui accompagnent le groupe dans ses voyages, des déplacements personnels de diplomates et autres dignitaires haïtiens en payant billets d’avion et location de véhicules entre autres’’, a soutenu la source.
De plus présentant le numéro 1 du consulat d’Haïti à Miami comme un absentéiste qui consacrerait plus de temps à animer les soirées mondaines qu’à exercer véritablement ses fonctions de consul général.
Les demandes d’interview auprès du consul général d’Haïti à Miami, Stéphane Gilles ont toujours été ignorées.