C'est aux Gonaïves, dans le Département de l'Artibonite, au centre du pays, que se déroule cette année le carnaval national. Comme chaque année, le déferlement populaire observé dans la ville hôte de ce grand événement national est impressionnant.

Définitivement, le carnaval décentralisé attise, chaque année, un peu plus la curiosité et devient un rendez-vous incontournable du calendrier des mélomanes et autres fêtards.
Cependant s'embarquer sur la Nationale numéro 1 pour regagner la cité de l'Indépendance, relève d'un véritable exploit, rapporte l'agence HPN. Le trafic est énorme et les bouchons de circulation sont également très fréquents. À chaque ville, à chaque bourg. Malgré la présence de la police et des agents de la sécurité publique.
Ce rallye ordinairement de 2h30, se transforme en un calvaire de plus de 5 heures. Il faut toute l'adresse et la dextérité des chauffeurs pour se faufiler à travers les grandes files dans le sillage des véhicules officiels pour s'en sortir. Pratiquement aucun véhicule n'a un seul passager. On voyage en famille, entre amis ou tout simplement après avoir ramassé quelqu'un au bord de la route.
La ville des Gonaïves est une vraie fourmilière. Les gens ne dorment presque pas. À chaque recoin un DJ, un marchand de boissons, avec son propre système de sonorisation, pour attirer les passants. Ça défile incessamment. Direction : Avenue des Dattes, le centre du Carnaval, où sont érigés les stands officiels.
Le stand présidentiel a plus de succès que tous les autres, relève HPN. Un vrai château (de cartes bien sûr). Un plus grand stand métallique, pouvant contenir des centaines de festivaliers, est érigé à l'entrée du parcours peut-être pour permettre aux gens allergiques au bain de foule, de vivre plus tranquillement le carnaval.
Les affaires marchent rondement. Les discothèques sont remplies, malgré la musique gratuite des rues. Les bars et restaurants idem. Les entrepreneurs et autres commerçants semblent profiter pleinement de cette grande manifestation populaire pour arrondir leurs chiffres d'affaires, car les prix de tous articles et autres boissons ont soudainement grimpé. Quant au tarif pour les chambres d'hôtel, on a beau pensé que c'est exagéré de demander entre 150.00 et 250.00 la chambre (en U.S. s.v.p.), tous les hôtels et auberges affichent complet.
1900 chambres d'hôtel de la ville, ainsi que sur la Côte des Arcadins (lieu de villégiature proche), ont été rendues disponibles pour les visiteurs sans compter 600 maisons d'hôte aménagées qui totalisent plus de 2000 chambres, selon la ministre du Tourisme.

Plus de 2000 policiers ont été déployés aux Gonaïves, notamment les membres de la dernière promotion. Un budget d'environ 121 millions de gourdes a été mobilisé pour l'événement.
Le carnaval c'est donc une énorme machine. Et Gonaïves n'a pas à se plaindre.