Vendredi 10 novembre 2017
Une adolescente de 12 ans a été violée à deux reprises, par un homme de 40 ans], à Don Diego de Boc Banic, une localité de Lociane, section communale de Thomassique (Centre d'Haïti). Après plusieurs démarches du GARR pour les suites pénales, le dossier traîne pour aboutir à un procès.


Un mandat d'amener a été décerné, le 6 novembre 2017, à l'encontre du nommé « Ti Fil » ainsi connu. Ce dernier accusé de viol sur mineurs, habite tout près du domicile de sa victime à Don Diego.
Selon les témoignages, la mineure qui vit avec son père et sa petite sœur de 3 ans a eu à deux reprises, entre le 28 octobre 2017, des rapports sexuels forcés avec son voisin âgé de 40 ans.
Un certificat médical qui a été émis, atteste des blessures après que les faits ont eu lieu.
En apprenant cela, le père de l'adolescente s'est adressé au GARR dans la matinée du 6 novembre dans le but de trouver un accompagnement pour porter l'affaire par devant la Justice.
Ti Fil, auteur présumé de cette agression, a été arrêté le même jour par des agents de brigade installés dans les sections communales par la mairie de Thomassique. Au grand étonnement du GARR, au lieu d'être emmené au commisariat de la commune, il a été libéré quelques heures après, suite à un arrangement, dit-on, à l'amiable avec le père de la victime. Il aurait versé une compensation de 3500 gourdes, soit l'équivalent de moins de 57 Dollars US.
Contactés par le GARR, des agents de l'Institut du Bien-être Social et de Recherches(IBESR) et de la Brigade de Protection des Mineurs(PBM), ont repris le dossier. Toutefois, une certaine lenteur est observée pour l'arrestation de l'accusé en vue d'aboutir au procès.
Soulignons que, suivant l'art. 279 du Code pénal haïtien, modifié par le Décret du 6 juillet 2005 sur les agressions sexuelles, le viol commis sur un mineur de moins de 15 ans est un crime passible de 15 ans de travaux forcés.
Le GARR croit que cet arrangement forcé, assorti d'une modique somme de 3.500 gourdes, loin d'être une juste réparation, est une humiliation, une seconde victimisation. Cet acte devrait révolter la conscience collective.
Le GARR lance un appel aux leaders communautaires et religieux, aux organisations évoluant dans divers secteur à Thomassique de manifester leur solidarité aux victimes de viol et à leurs familles de manière à ne pas succomber aux pressions des bourreaux et de leurs partisans.
Le mandat étant déjà décerné, il exhorte les autorités policières et judiciaires à faire preuve de diligence dans ce dossier afin que le droit de la fillette à obtenir justice et réparation soit garanti.