Le projet de réforme de l’immigration a été finalement présenté cette semaine. Comme tous les compromis il ne plaît pas à tout le monde mais il constitue la première grande réforme depuis celle adoptée sous Ronald Reagan voilà plus de vingt-six ans, qui avait abouti à la régularisation de 3 millions de sans-papiers.


Les organisations hispaniques de défense des droits des migrants jugent la loi excessivement sévère mais se sont mobilisées en faveur de la réforme. Car rien n’est encore joué. Le projet devra survivre à des mois de débats au Sénat puis à la Chambre des représentants, contrôlée par les républicains.
« Ce n’est pas une loi idéale », note Clarissa Martinez, responsable du National Council of La Raza, l’un des principaux lobby hispaniques « mais il est important de mettre les choses en perspectives et c’est ce que nous essayons de faire ». Naleo (Association nationale des élus et des responsables hispaniques) a « applaudi » l’initiative bipartisane mais s’est déclarée « préoccupée par les délais de régularisation » qui risquent de prolonger la période de flottement durant laquelle les clandestins resteront en marge du système.
La législation prévoit un parcours de 13 ans (cinq ans pour les personnes arrivées enfant sur le territoire) menant éventuellement à la citoyenneté. Elle crée également de nouvelles catégories de visas pour immigrer aux Etats-Unis, tout en renforçant la sécurité des frontières. La réforme ferait sortir de l’ombre les quelque 11 millions de sans-papiers, en majorité mexicains qui vivent dans le pays.