P-au-P, 1er juin 2015 [AlterPresse] --- Le Conseil électoral provisoire (Cep) décide de n'avoir pour boussole que le décret électoral et les lois haïtiennes, tout en rejetant toute décision qu'un tribunal pourrait adopter à l'encontre de ses principes, selon ce qui ressort d'une conférence de presse, le 29 mai 2015.
« Ce conseil est déterminé à respecter la loi. Il respectera le décret électoral envers et contre tout. Nous allons respecter la loi », affirme, avec fermeté, le vice-président du Cep, Pierre Manigat Junior.
Cette affirmation devrait refroidir les partisans de certains candidats, qui font pression sur l'organisme électoral en vue d'obtenir la validation de tous les candidats, notamment d'anciens ministres de l'équipe au pouvoir qui n'ont pas eu de décharge de leur gestion.
Le certificat de décharge constitue un document devant démontrer que des fonctionnaires (anciens ministres, anciens directeurs généraux et autres) ont fait une bonne gestion des biens de l'État, au moment où ils étaient comptables de deniers publics.
Le mercredi 27 mai 2015, une trentaine de sympathisants de Laurent Lamothe ont tenu un sit-in, devant le Bureau électoral départemental de l'Ouest (Bed I), pour critiquer de supposées tractations visant à écarter l'ancien premier ministre Laurent Salvador Lamothe (chef de gouvernement d'Haïti, du 16 mai 2012 au 14 décembre 2014) de la course électorale.
L'exécutif doit accorder décharge aux anciens ministres candidats à la présidence, ont fait valoir ces manifestants.
Dans cette situation, se retrouve, entre autres, l'ancien premier ministre Laurent Salvador Lamothe, qui, durant son administration, a systématiquement boudé plusieurs invitations du parlement (Sénat) qui voulait l'interroger sur sa gestion.
Le mardi 26 mai 2015, le même Laurent Salvador Lamothe a annoncé sa décision de contester, par-devant le sénat de la république (dysfonctionnel, avec seulement 10 membres, depuis le 12 janvier 2015), un rapport de la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif (Csc/ca), faisant état d'irrégularités administratives dans sa gestion au Ministère de la planification et de la coopération externe (Mpce), entre 2012 et 2014.
Faute de décharge, l'ex-PM Laurent Lamothe ainsi que d'anciens autres ministres (dont Thierry Mayard-Paul, ex-titulaire du Ministère de l'intérieur et des collectivités territoriales / Mict, 18 octobre 2011 - 6 août 2012) se sont inscrits avec des documents, délivrés par des tribunaux civils, qui voudraient autoriser l'acceptation de leur candidature par le Cep.
Le « Conseil électoral est, de fait, un tribunal, mais [qui] n'est lié à aucune autre décision, prise par aucun autre tribunal », a précisé, pour sa part, le conseiller électoral Me Néhémy Joseph.
Sur 70 candidatures à la présidence, 23 ont été contestées, la plupart pour absence de décharge.
Le verdict du tribunal du contentieux, attendu le samedi 30 mai 2015, n'a toujours pas été annoncé en ce début du mois de juin 2015.