Voilà 200 ans depuis que l'Église méthodiste d'Haïti offre ses services dans le secteur protestant en Haïti, dans le monde de l'évangélisation, dans le milieu éducatif haïtien et aussi accompagne le peuple haïtien dans sa quête de mieux-être.
Une magnifique soirée de gala marquant le bicentenaire de l'Église méthodiste d'Haïti - la 1re église protestante en Haïti, implantée depuis 1817-, a été organisée vendredi soir à l'hôtel Karibe (Juvénat).La première autorisation officielle obtenue pour introduire la foi protestante en Haïti, a été celle accordée en juillet 1815 par le président Alexandre Pétion, à travers une lettre de son secrétaire d'État Inginac adressée au laïc méthodiste qui l'avait sollicitée, le capitaine de bateau Francis Raynald. Cette autorisation a été transmise à la mission de Londres, qui a commencé les préparatifs ayant conduit à l'arrivée de cette mission en Haïti. «Le président haïtien Alexandre Pétion avait lancé une invitation à un groupe de missionnaires méthodistes de Londres pour une visite en Haïti afin d'éduquer le peuple. Alors, deux pasteurs méthodistes sont arrivés en Haïti en 1817: James Catts et John Brown. C'est ainsi que l'œuvre méthodiste avait commencé en Haïti. Avec l'arrivée de Jean-Pierre Boyer au pouvoir en 1818, celui-ci, influencé par la branche romaine du christianisme et dominé par la peur du roi Henri Christophe dont les penchants anglophiles étaient connus, a voulu étouffer dans l'œuf cette église naissante. 22 mois après l'arrivée de James Catts et John Brown, ils ont dû quitter le pays. Les cultes méthodistes ont été interdits. Et comme nos courageux méthodistes ont continué à se réunir dans la clandestinité, ils furent jetés en prison, battus et humiliés. Condition pour être libérés, c'était d'abjurer et de confesser la foi catholique», raconte le professeur Rosny Desroches, qui souligne que des jeunes convertis come Martial Évariste, Jean Charles Pressoir et St-Denis Beauduy, le premier pasteur haïtien méthodiste et partant protestant, qui ont su résister pour maintenir la flamme allumée. À la chute de Boyer en 1843, une nouvelle Constitution fut votée et, dans son article 38, elle a consacré la liberté des cultes. Les sacrifices de nos premiers méthodistes n'ont pas été vains. Nous en sommes les bénéficiaires aujourd'hui. (Prof. Rosny Desoches)