AlterPresse] --- L'Initiative de la Société civile (Isc) réclame de la rigueur dans la gestion du Fonds national de l'éducation (Fne) mis en place par le président Michel Martelly dans le cadre de son Programme de scolarisation universelle gratuite.

L'Isc a tenu une rencontre avec des acteurs du système éducatif haïtien et des experts, le mardi 8 mai. Selon le professeur Rony Desroches, coordonnateur de l'organisation, le Fne est « une bonne chose » mais doit être géré « avec beaucoup plus de rigueur » et de « participation ».

Jusqu'ici le fonds n'est pas encore doté d'une loi cadre. Entre temps, 19 milliards de gourdes du trésor public sont alloués au Programme de scolarisation universelle lancé par le président Michel Martelly, dans le budget récemment approuvé par le Parlement.

L'Isc a surtout fait part de ses craintes que le Fonds ne puisse assurer la pérennité du programme, qui deviendra de plus en plus couteux au fil des années. Et craintes également que le ministère de l'éducation nationale ne soit finalement éclipsée du processus qui a été enclenché dès le départ en dehors des institutions officielles.

« Le recrutement des élèves et des écoles a été fait, dans une grande mesure, en dehors du système administratif (c'est à dire du ministère de l'éducation] », souligne Rosny Desroches.

Selon lui, l'an prochain il faudra 94 millions de dollars américains pour le Programme de scolarisation universelle. Ce chiffre pourrait atteindre 400 millions sur 4 ans.

L'Isc affirme avoir mené une enquête qui aurait révélé que parmi 64 écoles indiquées officiellement comme faisant partie du programme, 19 n'en font pas réellement partie, selon leurs responsables. Parmi ces 64 écoles, l'une d'elles n'a pu être localisée, ajoute l'organisme de la société civile.

« Les enseignants figurent parmi les acteurs oubliés du processus de la formation, alors que la demande de l'éducation reste toujours à la hausse », analyse pour sa part, Antoine Levelt, directeur du Fonds de parrainage national, qui permet à des enfants de familles défavorisées d'avoir accès à l'école.