HPN - La Banque de la République d'Haïti (BRH) a, dans un avis, annoncé aux banques, aux agents de change régulièrement enregistrés et au public en général la vente de 100 millions de dollars entre le 29 mai 2018 et la fin de l'exercice fiscal 2017-2018. Ce, dans le cadre des mesures visant à améliorer l'offre de devises sur le marché local. Cependant, l’économiste Fritz Jean dit voir dans cette décision une démarche conjoncturelle, alors que, avance-t-il, le système économique haïtien a plutôt besoin de mesures plus structurantes.
Réagissant sur cette vente qui a déjà commencé sur le marché des changes depuis le 29 mai, l’ex-gouverneur de la Banque de la République d’Haïti, Fritz Jean laisse comprendre que cette décision de la BRH ne vise qu’à calmer le jeu sur le marché des changes, tenant compte de la dévaluation vertigineuse de la gourde par rapport au dollar ces derniers jours (plus de 65 gourdes pour un dollar US).
Fritz Jean qui intervenait à l’émission Le Point de radio Métropole, ce lundi 4 juin, a informé que l’État haïtien dans sa politique fiscale enregistre actuellement un déficit de 11 milliards de gourdes. « La Banque centrale fait ce qu’elle peut, mais c’est une situation extrêmement difficile à gérer », a fait remarquer l’expert en économie.
Selon l’ancien Premier ministre désigné, être à la tête de la Banque centrale en 2018 est une tâche extrêmement difficile compte tenu de la situation précaire par rapport aux rentrées de l’État. Il explique son énoncé par la situation sociale et politique critique qui, dit-il, n’attire pas les investissements dans le pays.
Par ailleurs, soulignons-le, la BRH annonce dans le cadre de cette même mesure, une extension de maturité des Obligations BRH, allant jusqu'à 364 jours. Elle invite en conséquence le public à acquérir à travers les banques, les caisses populaires fédérées (Le Levier) et la société de promotion de l'investissement (PROFIN) les obligations BRH (91 jours, 182 jours et 364 jours) rémunérées à des taux respectifs de 7.00 %, 7.25 et 7.50 % l'an, augmentées de la variation du taux de change sur la période de détention.