P-au-P, 22 mai 2017 [AlterPresse] --- Les « décès massifs » de détenus au pénitencier national (principale prison de la capitale Port-au-Prince) se poursuivent, alerte la Commission épiscopale (catholique romaine) Justice et paix (Ce/Jilap).


27 cadavres de détenus, décédés entre avril et mai 2017, au pénitencier national, seraient, à date, dans une morgue privée, à Port-au-Prince, indique-t-elle, dans une note de presse transmise à l'agence en ligne AlterPresse.
L'État est responsable des prisonniers décédés au pénitencier pendant qu'ils se trouvent sous sa garde, rappelle-t-elle.
Elle souhaite que les dépouilles des détenus soient traitées avec le respect dû à toute personne, après sa mort.
Elle appelle l'État à honorer les accords conclus, en ce sens, entre les morgues privées et l'Hôpital de l'Université d'État d'Haïti (Hueh).
Jilap dénonce également les mauvais traitements infligés, en général, aux détenus, qui seraient à la base de leur décès, dans les centres de détention.
Le gouvernement a créé en avril une « commission d'enquête présidentielle » avec pour mission d'élucider les causes des décès des détenus dans les prisons et proposer au chef de l'État des solutions à ce problème.
La Jilap dit attendre avec « impatience » le rapport de cette commission, dont le commissaire du gouvernement, Clamé-Ocman Daméus, est le président.
« Le refus d'agir démontre l'absence d'une vraie politique de prise en charge des prisons », les subventions nécessaires à leur entretien manquent et ont été discontinuées pendant plusieurs mois, déplore-t-elle, plaidant pour un « traitement correct » des prisonniers.