P-au-P, 20 janv. 2014 [AlterPresse] --- Le rapport de la chambre d’instruction criminelle de la Cour d’Appel de Port-au-Prince constitue une « avancée significative » dans le cadre de l’affaire Jean Léopold Dominique [et du gardien de Radio Haïti Inter Jean-Claude Louissaint], estime l’épouse et collègue du journaliste assassiné le 3 avril 2000, Michèle Montas, ainsi que diverses organisations de droits humains et de journalistes.
La Cour d’Appel de Port-au-Prince a rendu public, le vendredi 17 janvier 2014, le rapport du magistrat Yvickel Dabrésil.
L’acte d’inculpation désigne une ancienne sénatrice du Parti Fanmi Lavalas, Mirlande Libérus Pavert comme auteure intellectuelle du double assassinat de Jean Dominique et et du gardien de la station Radio Haïti Inter.
« C’est une avancée significative dans le dossier, que, finalement, la cour d’Appel ait, devant elle, un rapport du juge d’instruction, près de 14 ans après la mort de Jean Dominique, près de 10 ans depuis que nous avons interjeté appel », explique Michèle Montas, refusant d’opiner sur le fond du rapport, puisque ne le détenant pas encore.
En 2003, l’ordonnance du juge d’instruction Bernard St Vil, qui avait pronounce l’inculpation de 6 exécutants, n’avait désigné aucun commanditaire.
C’est pourquoi la famille de Jean Dominique avait interjeté appel « demandant et exigeant que les commanditaires du crime soient trouvés et interpellés ».
Jacques Desrosiers, secrétaire général de l’Association des journalistes haïtiens (Ajh) considère aussi comme une avancée le fait que le juge Dabrésil, contrairement au magistrat St Vil, désigne des auteurs intellectuels du crime.
« Nous attendons la décision finale qui se manifestera par l’arrêt de la Cour d’Appel. Nous laissons à la justice le soin de faire son travail, tout en espérant qu’il n’y aura pas un procès bâclé », souligne Desrosiers.