La nouvelle de l’arrestation de proches, dont le chauffeur du président Michel Joseph Martelly, fait la une dans la capitale haïtienne. Entre temps, le cabinet d’instruction poursuit son travail afin de faire lumière autour de l’émission frauduleuse de badges de l’Administration générale des Douanes par des tierces personnes, nous apprend l’agence Haïti Press Network.
Patrick Maitre, chauffeur du président Martelly, et Jojo Lorquet, l’un de ses proches amis, sont détenus à la prison civile (Pénitencier national) de Port-au-Prince.
Impliqués dans l’émission et l’utilisation de badges de la Douane, les deux hommes ont été arrêtés d’ordre du cabinet d’instruction.
D’autres personnes sont actuellement recherchées dans le cadre de cette même affaire.
Jojo Lorquet est accusé d’émission frauduleuse, conjointement avec le journaliste Ernest Laventure Edouard (dit Moloskòt), de badges de l’Administration générale des Douanes (AGD), ainsi que de permis de port d'armes.
Le journaliste présentateur de l’émission radiophonique « Les grands dossiers » sur la radio RFM qui, à ses dires, a été embauché par le chef de l’État pour coordonner les Douanes du pays, est actuellement en cavale.
« Mon client s'est mis à couvert, car il ne se sent pas en sécurité vu la façon dont le Cabinet d’instruction gère le dossier. Nous venons de demander que le juge d’instruction soit déporté du dossier … », a indiqué dans la presse l’avocat Aricidas Auguste, défenseur du journaliste.
Ernest Laventure Edouard est activement recherché par la justice haïtienne pour « usurpation de titre, faux et usage de faux ».
Le directeur général de l’Administration générale des Douanes (AGD), Jean Baptiste Fresnel, avait déposé une plainte au Parquet de Port-au-Prince contre Moloskòt.
« Mon client se sent trahi et abandonné par ses [employeurs] dans cette affaire. Il avait tout le support de hauts dignitaires de l’État. Pourquoi, est-il livré à la justice alors qu’on pouvait régler le dossier autrement », a opiné Me Auguste, qui dit ignorer si son client est actuellement dans le pays ou pas.
« Je ne sais pas où il est pour l’instant. Je lui parle uniquement au téléphone », a déclaré l’avocat à l’émission Haïti Débat sur radio Scoop FM.
Pierre Espérance, du Réseau national de défense des droits humains (RNDDH), a, quant à lui, dénoncé ce qu’il appelle une décision « deux poids et deux mesures ».
« Il y a d’autres proches du président de la République qui sont impliqués dans cette affaire. Mais il est interdit à la justice de les approcher comme elle le fait pour les autres déjà incarcérés », a dénoncé Pierre Espérance, qui appelle à l’application de la loi contre tous les concernés indistinctement.
Des hommes d’affaires du pays auraient en leur possession la carte délivrée par Ernest Laventure Edouard, a-t-on appris.