Des centaines de familles qui se sont retrouvées sans domicile à la suite du séisme de janvier 2010 risquent d’être expulsées de force très prochainement de leur camp de fortune de Carrefour, à Port-au-Prince. Amnesty International craint qu’elles ne se retrouvent à nouveau sans abri.


Quelque 650 familles vivant dans le camp pour personnes déplacées Gaston Magwon, dans la commune de Carrefour (Port-au-Prince), sont actuellement sous la menace d’une expulsion forcée. Le 15 février déjà, des policiers et un groupe d’hommes armés de machettes et de couteaux, accompagnés d’un juge de paix local, avaient expulsé de force 150 familles du camp. Les hommes armés ont commencé à détruire les abris alors que des habitants se trouvaient à l’intérieur et s’en sont pris aux personnes qui tentaient de les en empêcher. Les policiers, quant à eux, ont tiré en l’air pour intimider les familles. Un nourrisson aurait été blessé lorsque les hommes armés et les policiers ont endommagé l’abri dans lequel il se trouvait. Ces hommes auraient menacé de brûler l’ensemble du camp et de tuer les enfants des familles qui refusaient de partir.
Les habitants du camp ont déclaré qu’on ne leur avait pas montré d’avis d’expulsion, ni donné de préavis suffisant, ni proposé de solution de relogement convenable. Certaines des 150 familles expulsées ont quitté les lieux tandis que d’autres se sont réinstallées dans une autre partie du camp. Depuis lors, des personnes ayant un lien avec les propriétaires présumés du terrain ont menacé oralement les habitants d’expulsion et des inconnus les auraient menacés, depuis la route qui longe le camp, d’incendier le camp et de perpétrer de nouveaux actes de violence. Outre le fait qu’ils risquent de se retrouver sans abri, les habitants du camp craignent vivement que des individus les agressent ou provoquent un incendie afin de les contraindre à s’en aller.