Lors de cette rencontre-débat organisée par la BRH et le Ministère de la Justice et de la sécurité publique, le Gouverneur de la Banque Centrale, Mr Jean Baden Dubois, a décrit cette véritable épée de Damoclès qui pèse sur le système financier haïtien.


« Haïti est sur le point d'être mise en quarantaine par le Groupe d'action financière de la Caraïbe (GAFIC) » si elle ne renforce pas son système financier d'ici au mois de novembre 2016, informe l'actuel gouverneur de la Banque de la République d'Haïti, Jean Baden Dubois lors de la rencontre-débat intitulée « Enjeux économiques et financiers liés à la lutte contre le blanchiment des avoirs et le financement du terrorisme ».
Les enjeux économiques et financiers de cette décision qu'on considère sur le point d'être prise par le GAFIC sont : l'« affectation significative » de 93 % des exportations haïtiennes, 75 % des transferts reçus de l'international et 72 % des transferts vers l'étranger. Selon Jean Baden Dubois, cela pourrait avoir aussi des impacts socio-économiques graves sur les revenus des couches sociales haïtiennes les plus vulnérables. Car, dit-il, les deux milliards de dollars américains de transferts (représentant 21 % du produit intérieur brut) de la diaspora ne feront pas exception à cette règle au cas où la décision serait prise au cours du mois de novembre 2016.
« Près de 40 % des importations provenant des États-Unis peuvent être affectées. Des répercussions sont prévues sur les coûts des transactions avec l'étranger, sur les prix locaux, avec des conséquences nuisibles aussi sur la stabilité politique et économique. Nous devons lutter pour ne pas être pointés du doigt comme nation mettant à risque le système financier international et être mis en quarantaine pour cela », poursuit-il.
De son côté le Ministre de la Justice et de la Sécurité publique, Camille Édouard Junior, s'est dit conscient des gros enjeux que cette décision peut avoir sur le pays en général et sur le système financier en particulier. Il assure que le gouvernement travaille au renforcement des institutions impliquées dans la lutte contre les stupéfiants, contre le financement du terrorisme, le blanchiment des avoirs et le crime financier organisé. Des efforts sont consentis, avise-t-il, en vue d'augmenter l'efficacité de l'UCREF, de la Commission nationale de lutte contre la drogue (CONALD) et de la Brigade de lutte contre le trafic de stupéfiants (BLTS).
Harrios Clerveaux (Quotidien Le National)