Pour la troisième fois depuis le début de son mandat, le président dominicain Danilo Medina s'est présenté à l'Assemblée nationale de son pays, ce vendredi 27 février 2015, pour accomplir son devoir constitutionnel de rendre des comptes au pouvoir législatif des réalisations de son gouvernement au cours de l'exercice 2014. Vendredi marquait aussi le 171ème anniversaire de l'indépendance du territoire voisin.


Le président Danilo Medina a averti que son gouvernement a choisi de ne pas prolonger le délai accordé à plusieurs milliers d'immigrants haïtiens sans papiers ainsi qu'à leurs descendants nés dans le pays, pour régulariser leur statut.
Rappelons que le gouvernement dominicain a entamé mi-2014 un processus de régularisation pour des milliers d'immigrants et leurs descendants après que la Cour constitutionnelle dominicaine eut décidé que les citoyens nés entre 1929 et 2007 de parents étrangers sans permis de séjour, n'étaient plus des Dominicains.
Les organisations des droits de l'homme estiment que la mesure affecterait environ 200.000 personnes d'origine haïtienne. Pour le gouvernement dominicain, ils ne seraient que 13.000 concernés. La décision de la Cour constitutionnelle met à rude épreuve les relations entre les deux nations qui se partagent l'île.
Or la date limite pour se conformer au plan de régularisation doit expirer en juin prochain. « Il n'y aura pas de délai supplémentaire » a déclaré le président Medina. Donc des milliers de personnes encourent aujourd'hui le risque de se faire expulser vers Haïti, un pays où beaucoup d'entre eux ne sont pas nés et dont ils ne parlent pas la langue.
200.000 personnes d'origine haïtienne, nées entre 1929 et 2007, vont-elles être contraintes de partir du pays qui a toujours été le leur et forcées de venir vivre en Haïti. Et comment notre pays va-t-il pouvoir absorber ce surcroit de population ?