Brillant intellectuel, francophone et francophile, Boutros Boutros-Ghali, qui est mort en Egypte à l'âge de 93 ans, a été le premier Africain secrétaire général de l'ONU et se présentait comme un "ardent défenseur du tiers-monde".


Né le 14 novembre 1922 au Caire, Boutros Boutros-Ghali, est issu d'une grande famille de la minorité chrétienne copte d'Egypte, marié à une juive d'une famille réputée d'Alexandrie (nord).
Attaché au français, qu'il parlait parfaitement, ce professeur de droit, toujours tiré à quatre épingles et grand connaisseur des relations internationales, avait réussi à s'imposer, en 1992, à la tête des Nations unies, grâce au soutien de la France.
A cette époque, l'Irak venait d'être chassé du Koweït à l'issue de la première guerre du Golfe mais le nouveau secrétaire général n'avait pas cédé à la jubilation ambiante.
Il avait alors prédit que la planète allait être, pendant un bon moment, dans une phase transitoire, pleine d'inconnues et de dangers.
Fin 1996, il avait dû quitter la tête de l'ONU après le combat mené par les Etats-Unis contre sa réélection.
Le monde anglo-saxon ne souhaitait plus voir à la tête de l'organisation internationale celui qu'il considérait comme "l'homme de la France".
L'Amérique de Bill Clinton, soutenue par la Grande-Bretagne de John Major