RFI - C’est la confusion en Haïti après un dimanche sanglant qui a vu des militaires s’affronter à des policiers mécontents. Une situation qui a obligé les autorités à annoncer l’annulation du carnaval de Port-au-Prince. « Deux morts, une dizaine de blessés, le carnaval annulé après des affrontements entre policiers et militaires à Port-au-Prince », titre ce lundi 24 février le quotidienLe Nouvelliste. Selon le journal, « le bilan provisoire fait » également « état d’une dizaine de personnes blessées, parmi elles un soldat, des policiers et des civils ».
Le dimanche 23 février, selon les explications de l’agence en ligne Alter Presse, des policiers nationaux étaient à nouveau en train de manifester, après un premier mouvement le lundi 17 février, pour réclamer de meilleures conditions de travail. Lorsque le cortège est arrivé au Champ-de-Mars « tout est parti en vrille », explique Le Nouvelliste, « quand des policiers et des individus encagoulés ont voulu détruire un stand construit à l’intérieur même du grand quartier général des Forces armées d'Haïti à quelques mètres du Palais national ». C’est à ce moment-là que les affrontements ont débuté. « Une première dans les mouvements de protestation dans le pays », détaille le Nouvelliste.
Dans un communiqué mis en ligne sur le site Haïti Libre, le gouvernement dit condamner « avec la dernière rigueur ces violences et actes attentatoires à la liberté et à la démocratie. Le gouvernement se demande qui a intérêt à adopter ce comportement extrémiste visant à conduire le pays vers le chaos, en dépit des engagements et des décisions du pouvoir exécutif pour répondre aux revendications des policiers et policières. » Un communiqué qui annonce également l’annulation du carnaval de Port-au-Prince afin « d’éviter le bain de sang programmé ». Des autorités qui invitent « le peuple haïtien à garder son calme en attendant les prochaines annonces ».