Les soussignés, journalistes Haïtiens et Dominicains unis par un objectif commun de contribuer à la consolidation de la démocratie et la paix en Haïti, comme une base essentielle pour le développement et le rétablissement complet de sa souveraineté, nous protestons énergiquement face aux attaques dont font l'objet des journalistes et médias qui couvrent les événements relatifs au processus électoral en cours et à la crise politique qui secoue le pays.
Ces attaques sont menées par des secteurs qui cherchent ainsi à imposer une pensée unique et réduire au silence les voix dissidentes, dans le cadre de leurs efforts ostensibles de manipulation du processus électoral.
Parallèlement à l'approfondissement de la crise politique qui a empêché le développement normal du processus électoral, au cours de ces derniers mois la liberté de la presse a été l'objet de graves attaques dont celle perpétrée contre les locaux de la radio Kiskeya par des tirs d'armes automatiques dans la nuit du lundi 30 novembre au mardi 1er décembre 2015.
Ainsi, la journaliste de carrière Liliane Pierre-Paul, directrice de programmation à ce médium a été verbalement attaquée le 21 janvier 2016 par le chef de l'Etat lui-même, ce qui a constitué un chèque en blanc pour d'autres supporteurs du régime qui ont multiplié depuis des menaces d'agressions physiques contre des journalistes sur les ondes d'une radio appartenant au fils du Président .
Le journaliste Jean Monard Metellus de Radio Caraïbes et des collègues de Radio Zenith, entre autres, sont soumis à un harcèlement de diverses natures de personnes proches du pouvoir sans aucune condamnation des organismes d'État compétents.
Nous attirons l'attention de l'opinion publique internationale sur ces faits scandaleux qui constituent une atteinte grave à la liberté d'expression et la diffusion des idées, lesquelles sont des prérogatives fondamentales du système démocratique que tous les gouvernements sont tenus de respecter et de faire respecter.
Par conséquent, nous exigeons du Président Michel Martelly et de tous les organes de l'Etat concernés par le processus électoral et la crise politique actuelle de fournir toutes les garanties auxquelles ont droit les médias et les journalistes dans l'exercice de leur noble mission de service à la société haïtienne en vue d'un lendemain meilleur.
À Port-au-Prince et Santo Domingo le 26 Janvier 2016.
Signé : Journalistes dominicains et haïtiens.