AlterPresse] --- « Les personnes, qui affaiblissent la justice, ce sont les avocats qui payent secrètement les juges pour rendre des décisions en leur faveur. Il (Me Carlos Hercule) n’a pas le droit de nous dire qui nous devons accompagner. Nous accompagnons les personnes les plus démunies ».
C’est en ces termes que le directeur exécutif du Réseau national de défense des droits humains (Rnddh), Pierre Espérance, répond aux accusations de Carlos Hercule, avocat des deux députés inculpés dans le meurtre du policier Walky Calixte le 17 avril 2012.
« Notre opinion sur une décision de justice est une façon d’encourager les juges honnêtes », poursuit Pierre Espérance.
Cela après que Me Carlos Hercule eut déclaré lors d’un point de presse, le 26 mars dernier : « Le Rnddh, malheureusement, c’est une institution qui affaiblit la justice depuis quelques temps. La justice, avec le Rnddh, ne fonctionne plus dans la sérénité ».
Me Carlos Hercule, l’un des défenseurs des députés Rodriguez Séjour et Nzounaya Jean Baptiste Bellange, critiquait la position du RNDDH (présentée dans un communiqué daté du 25 mars) appelant « la chambre des députés à assumer ses responsabilités », c’est-à-dire à lever l’immunité des deux députés, comme le sollicite l’ordonnance préparatoire du juge d’instruction Jean Wilner Morin, chargé d’instruire le dossier.
Les deux parlementaires ont fait appel de l’ordonnance du juge d’instruction.
Pour Me Carlos Hercule, « cet appel doit mettre fin à la demande du juge Wilner Morin de levée d’immunité, sans mettre fin à l’instruction ».
De son côté, le Rnddh qualifie l’appel des députés de « prématuré » ou encore « une réaction de panique (…) », renforçant « les suspicions ».
Publiée le 19 mars 2013, l’ordonnance du juge Wilner Morin sollicite de « l’assemblée des députés la levée de l’immunité » des deux parlementaires impliqués dans le dossier.
En dernière heure, l’un des députés aurait retiré son appel.
D’autre part, Jevousaime Marcelin, un autre policier qui faisait partie de la même patrouille que le policier assassiné Walky Calixte, a été atteint de trois balles, dont deux au visage, dans la soirée du jeudi 21 mars, quelques jours après la sortie de l’ordonnance du juge inculpant les 2 députés.
Jevousaime Marcelin devait témoigner, le lundi 25 mars, au cabinet du juge Jean Wilner Morin.
Selon les parents de Walky Calixte, le policier Jevousaime Marcelin serait toujours dans un centre hospitalier de la capitale haïtienne.
Son état de santé nécessiterait qu’il se déplace à Cuba pour des soins appropriés.
Les parents de Walky Calixte déplorent l’absence d’accompagnement des autorités haïtiennes aux proches du défunt, en particulier à ses 2 enfants.