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Jean-Bertrand Aristide : Trente-trois ans depuis son élection historique à la présidence d’Haïti…


Le 16 décembre 1990, Jean-Bertrand Aristide, un prêtre catholique et partisan des droits des pauvres, alors âgé de 37 ans, a remporté l’élection présidentielle en Haïti avec un large soutien populaire, soit 60% des votes.
Sa victoire a été perçue comme un moment historique, car c’était la première fois qu’un président était élu démocratiquement dans l’histoire du pays.
Aristide a gagné en popularité en raison de son engagement en faveur des classes défavorisées et de sa critique des élites dirigeantes et de l’impérialisme américain. Son message axé sur la justice sociale a trouvé un écho important parmi la population haïtienne.
À l’époque de l’élection d’Aristide, Haïti faisait face à des problèmes économiques et sociaux importants, ainsi qu’à une longue histoire de dictatures et de gouvernements instables.
Malheureusement, le premier mandat d’Aristide a été marqué par des tensions politiques et sociales. Le 30 septembre 1991, sept (7) mois après son élection, il a été renversé par un sanglant coup d’État militaire dirigé par le général Raoul Cédras. Ce coup a été suivi par une vague de violations des droits de l’homme, de répression politique et de violence contre les partisans d’Aristide.
Les partisans de M. Aristide, qui étaient souvent issus des classes populaires et qui soutenaient ses politiques en faveur des pauvres et des défavorisés, étaient particulièrement ciblés. Les forces armées et le corps paramilitaire FRAPH de Emmanuel ‘‘Toto’’ Constant et de Louis Jodel Chamblain, liés au régime de Cédras ont mené des arrestations arbitraires, des exécutions sommaires, des actes de torture et des disparitions forcées, selon des organisations de défense des droits humains dont la NCHR.
Des rapports font état de massacres dans des quartiers considérés comme des bastions d’Aristide, dont Raboteau aux Gonaïves et Cité Soleil a Port-au-Prince, entre autres.
Selon ces rapports, entre 3000 a 5000 personnes auraient été tuées durant le coup d’Etat qui a duré de septembre 1991 à octobre 1994.
Cette période de répression a suscité une forte condamnation au niveau international, avec des appels à la restauration de la démocratie en Haïti et au rétablissement d’Aristide au pouvoir. Des sanctions économiques ont été imposées à l’encontre du régime de Cédras pour faire pression en faveur du rétablissement de la démocratie.
Après plus de trois ans d’exil aux Etats-Unis et des pressions internationales, Aristide est revenu au pouvoir le 15 octobre 1994 suite à une intervention militaire internationale menée par les États-Unis. Il a complété son mandat présidentiel et a cédé le pouvoir le 7 février 1996 a son ex-premier ministre René Préval, qui a remporté les élections de 1995.
L’élection de Jean-Bertrand Aristide en 1990 a joué un rôle clé dans l’histoire politique d’Haïti, symbolisant un moment de démocratisation, bien que le cours ultérieur des événements ait été marqué par des périodes d’instabilité et de conflit.