Vive tension au niveau de la route nationale numéro 1
Des barricades de pneus enflammés sont remarquées à carrefour SHADDA, Santo1, 2, 3 et 4, paralysant ainsi la circulation au niveau de la route nationale.
Selon ce qu’a rapporté une source digne de foi à un rédacteur de Haïti 24, les habitants de la région expriment leur colère par rapport à la révocation du commissaire du gouvernement près le tribunal civil de la Croix-des-Bouquets, Maxime Augustin, pour son implication dans la libération jugée irrégulière de Richard Harrison Domond dit Jean Mary.
Un chauffeur de tap-tap aurait été tué dans le cadre de ce mouvement.
Selon notre source, le chauffeur tenterait de contourner une barricade.
Le Ministre Lucmane Delille revient au pays… …
Après avoir quitté le pays le 2 juillet 2020, à destination des États-unis, le ministre de la justice et de la sécurité publique, Me Lucmane Délile vient de rentrer au pays (12:00 p.m), à bord du vol 1509 de la compagnie Jet Blue, a informé une source digne de confiance à l’aéroport Toussaint Louverture à la rédaction de Haïti standard.
Suite à la grâce présidentielle accordée à des criminels notoires, le ministre Lucmane Délile est critiqué par des organisations de la société civile ainsi que des institutions travaillant dans le secteur des droits humains dont l’Office de la protection du citoyen (OPC).
Aussi, faut-il souligner que des agents de la Police nationale d’Haïti (PNH) dont ceux de l’Unité départementale de maintien d’ordre (UDMO) ont dispersé, ce matin (6 juillet), au moyen de gaz lacrymogène un sit-in qui se déroulait devant les locaux du Ministère de la justice et de la sécurité publique (MJSP), à Port-au-Prince.
CHRONIQUE
LE MÉMORIAL-EXPRESS
Dix ans après avoir vécu en première ligne le séisme en Haïti, notre chroniqueuse retourne sur les lieux de la tragédie.
CHANTAL GUY
LA PRESSE
Les cérémonies officielles, avec leurs protocoles, sont généralement des affaires assez plates à couvrir quand on est journaliste. À l’inverse, celle d’hier, pour les 10 ans du séisme en Haïti, annoncée à la dernière minute par le Bureau de communication de la présidence d’Haïti, a offert aux médias quelque chose qui en dit long sur l’atmosphère politique du pays.
Le président Jovenel Moïse, très impopulaire, devait déposer une gerbe de fleurs au Mémorial du 12 janvier, situé à Titanyen, à environ 40 minutes au nord de Port-au-Prince. À cet endroit, des milliers de corps ont été enterrés à la hâte il y a 10 ans, après le tremblement de terre. On n’avait pas le choix.
Pour s’y rendre, il faut passer par la route Cité-Soleil 9, zone chaude qui a connu des barricades et des épisodes de violence pendant le peyi lòk(pays bloqué), terme utilisé pour désigner la paralysie qu’a connue le pays pendant des manifestations qui ont duré des semaines l’automne dernier. Le genre de zone où, quand on voit de la fumée, on est soulagé quand il s’agit de fatra (des déchets) qui brûlent, plutôt que des pneus, signe de grabuge et d’émeutes.
Mais, hier, on pouvait voir les forces de l’ordre tout le long du chemin vers le Mémorial. Sur place, les médias attendaient le président et les dignitaires (les ambassadeurs des États-Unis, de la France, du Canada, etc.), entourés de soldats armés jusqu’aux dents. C’était sur invitation seulement. Jovenel Moïse a déposé sa gerbe de fleurs, on a distribué des roses blanches aux dignitaires, qui, à tour de rôle, ont ajouté leur offrande florale aux morts, pendant que sonnait le thème solennel d’une trompette.
Puis, on a entendu une dizaine de manifestants scander des slogans. Un tout petit groupe, à côté du Mémorial.
Et je n’ai jamais vu des dignitaires se barrer aussi vite. Pour vrai, tout le monde a sauté dans son char et levé le camp en un temps record.
Le Bureau de communication de la présidence avait offert aux médias un autobus pour les transporter qui est parti tellement rapidement qu’on a laissé derrière plusieurs journalistes qui ont dû demander des lifts à leurs collègues pour revenir.
Ce coup d’éclat d’une poignée de militants qui ont tassé les fleurs des dignitaires pour mettre les leurs – et causé cette fuite précipitée du président, pourtant entouré d’une grosse sécurité armée – nous vient de la « Jenès men pwop » (Jeunesse mains propres), mouvement dans lequel le populaire artiste Matyas est très actif.
Il explique pourquoi il est venu casser cette cérémonie que des amis haïtiens m’ont dit avoir été imposée à Jovenel Moïse, qui ne sort pas du périmètre du musée du Panthéon national haïtien (MUPANAH) habituellement pour ce genre d’évènement.
« Nous revendiquions pour la mémoire de ces gens qui sont morts le 12 janvier par négligence de ce même type d’État, dit Matyas. Un président comme Jovenel Moïse ne peut pas s’arroger ce droit aujourd’hui. Pendant les années de son mandat, il n’a pas pensé à ces gens-là. Il ne peut pas venir cracher sur les dépouilles d’autant de gens, alors qu’il est complice du massacre de La Saline et de Carrefour-Feuilles. Sans compter la violence exercée dans les caisses de l’État. Ces gens-là ont gaspillé l’argent de PetroCaribe. Nous, la Jenès men pwop, avons jeté les fleurs de Jovenel Moise parce qu’elles ne symbolisent rien. Les gens qui ont perdu leurs parents ne demandent pas de fleurs ; ils demandent de meilleures conditions de vie. »
Et Matyas invite aujourd’hui à manifester devant l’ambassade des États-Unis, « pour renvoyer cet État en mauvais état ».
Au MUPANAH, là où se poursuivaient les activités présidentielles du 12 janvier, Jovenel Moïse a dévoilé le grand gagnant entre les quatre finalistes du projet de reconstruction du Palais présidentiel, avant de livrer un discours sur l’importance du dialogue et de la solidarité.
Ça a commencé un peu comme le résultat d’un concours – « And the winner is… » – avant de déboucher sur un discours officiel pour le 12 janvier que tout le monde attendait, dans lequel il a glissé que le peyi lòk avait peut-être causé plus de dommages que le séisme, ce que j’ai trouvé pas mal fort de café.
« La violence nous a transformés, a-t-il dit. Ce peuple réputé bon est devenu méconnaissable, c’est pour cela que je ne cesse de prêcher le dialogue depuis mon ascension à la tête du pays. Les conséquences de longues périodes de troubles, d’instabilité politique et, en particulier, le phénomène peyi lòk et ses impacts inestimables ont certainement causé plus de dégâts dans notre économie, et fait plus de torts à notre société [sic], pour ne pas dire presque plus de tort que le tremblement de terre du 12 janvier 2010. »
***
De retour à l’appartement que j’ai loué à Port-au-Prince, pendant que j’essayais de comprendre ce spectacle matinal et ahurissant d’un pouvoir qui avait manifestement l’air apeuré par quelques militants ayant du front tout le tour de la tête, une petite cloche a sonné dans la ruelle. C’était celle d’un chany. Un cireur de chaussures ambulant.
En ce 10e anniversaire du séisme, Emmanuel Joseph est descendu à pied des hauteurs de Kenscoff (et c’est très haut à Port-au-Prince) avec sa lourde boîte en bois de produits, alors qu’il a très mal au bras. Pour faire quelques gourdes afin de nourrir ses enfants, qui ont faim.
Il me montre sa cicatrice du séisme. Un fil de fer qui lui a sectionné le bras ce jour où il a perdu son père, sa mère et sa sœur. Et il raconte que, chaque 12 janvier, sa blessure lui fait mal. « Aujourd’hui, c’est le 12. Aujourd’hui, ça me tire. »
Il avait 19 ans. Il doit de l’argent à l’hôpital. Il a besoin d’une pommade pour sa douleur et n’en a pas les moyens.
Les pauvres n’ont jamais eu droit à un psy dans ce pays. Ce traumatisme du 12 janvier que les gens vivent dans leur chair et dans leur esprit, car à peu près chaque Haïtien a perdu quelqu’un ce jour-là, se déroule intérieurement avec des séquelles qu’on ne peut que deviner et dont on ne mesure pas les conséquences sociales.
Je lui demande ce qu’il pense de peyi lòk et, selon lui, c’est juste une perte de revenus quand, dans une bonne journée, il fait deux ou trois dollars. Mais il comprend la colère. Quant au président Jovenel Moïse, il n’a pas grand-chose à dire sur lui. « Je ne pense rien du président, je ne sais pas ce qu’il fait. Seul Dieu va arranger les choses. »
Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.
Le nom du remplaçant de Jovenel Moïse bientôt connu, selon la Commission de passation de pouvoir
Après un peu plus d’un mois de rencontres avec des partis politiques et d’autres secteurs de la société civile, la Commission de passation de pouvoir de l’Alternative consensuelle a fini par faire le choix de trois membres de la Cour de cassation donc l’un d’entre eux sera désigné par l’opposition pour remplacer le président de la République dans le cadre de la transition.
La Commission de passation de pouvoir s’apprête à rendre publics les noms de trois juges à la Cour de cassation qui devront remplacer Jovenel Moïse.
Le président de la Commission de passation de pouvoir contacté par Le Nouvelliste, Me Gervais Charles, n’a pas voulu parler de choix de la Commission pour le moment. « Nous n’avons pas encore soumis notre rapport à l’assemblée des signataires de l’Alternative consensuelle. Incessamment le rapport sera remis aux membres de l’Alternative », a-t-il confié au Nouvelliste, soulignant qu’il y a encore des discussions sur le choix des trois noms de la Cour de cassation.
Selon le porte-parole de la Commission de passation de pouvoir, il revient à l’Alternative consensuelle de communiquer au pays le nom de celui qui va remplacer le président parmi les trois des juges de la Cour de cassation choisi par la Commission. Hugues Célestin a souligné que les noms seront connus lundi au plus tard.
Un membre influent de l’Alternative consensuelle a fait savoir au journal que les juges à la Cour de cassation qui n’ont pas été nommés régulièrement ont automatiquement été écartés des discussions. « Ils ne sont pas éligibles, la Commission de passation de pouvoir les a éliminés », a confié au Nouvelliste notre source qui est un parlementaire en fonction.
Une autre source, membre de l’Alternative consensuelle, a fait savoir au journal que les choix de la Commission de passation de pouvoir se sont arrêtés sur le président de la Cour de cassation, René Sylvestre, Me Jean-Louis Mécène, le juge le plus ancien de la Cour et le juge le plus jeune de la Cour. « Toutefois, il faut attendre les signataires de l’Alternative consensuelle officialisent ces choix », a fait savoir notre source.
La commission de passation de pouvoir est ainsi constituée: Me Gervais Charles, Himmler Rébu, Hugues Célestin, Antoine Augustin, Michel Legros, Gary Victor, Antoinette Duclair, Claire Lydie Parent et le père Michel Frantz Grandoit. Le consensus est privilégié dans les prises de décisions de la commission. Cependant à défaut de consensus, les décisions seront adoptées sur une base majoritaire soit 50% plus un.
Robenson Geffrard source Le Nouvelliste
Mme Eunide INNOCENT, Ministre à la Condition feminine et aux droits des femmes (MCFDF) a voulu commémorer le 3 Avri dernier la Journée Nationale du Mouvement des Femmes Haïtiennes.
La rencontre a eu lieu dans la Salle de conference du Centre de Convention de la BRH, parée de tous ses atouts pour recevoir l’assistance invitee à participer à cette commémoration.
Plusieurs interventions ont été faites. Signalons celle de la Ministre qui a tenu à rappeler celles qui ont perdu la vie pour cette lutte en faveur du droit des femmes. Une minute de recueillement a été observee en leur honneur “ Chapo ba pou nou medam. Nou pat janm lage, anpil nan nou tombe nan travay pou chanje kondisyon lavi fanm Dayti” a lancé la Ministre qui a profité de l’occasion pour renouveler l’engagement du ministère qu’elle preside à la promotion et à la défense des droits fondamentaux de la femme haïtienne.
Parmi les personnalités invitees à participer à cette table ronde, citons Madame Mirlande Manigat du RDNP, le DR Marjorie Joseph, Mme Nadine Louis, Mme Kenise Phanord, Mme Rose Esther Sincimat et Rose Esther Phanord.
Signalons aussi que plus d’une quinzaine de personnalités évoluant dans divers secteurs ont été honorees pour leur lutte en faveur de l’émancipaation de la femme haïtienne. Citons le Dr Jeanne Marjorie Joseph, la journaliste Clorinde Zéphir, Mme Nadine Louis, l’Ingénieur Jessie Ewald Benoit, la juriste Dilia Lemaire, Marie louise Gauthier , Daniela Jacques, Nadine Anilus, Alina Jean Gilles, Betty Viviane Jacque, Irma Jacques, pour ne citer que quelques unes d’entre elles.
Laurent Eugène
Infolive Haïti
RAMFILS DOMINGUEZ TRUJILLO DEMANDE LA CONSTRUCTION D’UN MUR DE SEPARATION
Jeudi à Upper Manhattan (N.Y) Ramfis Domínguez Trujillo, petit-fils du dictateur Rafael Leónidas Trujillo, candidat à la présidence de la République Dominicaine en 2020 du Parti Démocratique Institutionnel (PDI), un parti nationaliste et populiste, s'est dit favorable à la construction d'un mur à la frontière entre la République Dominicaine et Haïti pour mettre un terme à l'immigration illégale en provenance d'Haïti.
« Nous avons le droit de le faire [...] construisons un mur du Nord au Sud pour protéger les futures générations de cette invasion » a déclaré Ramfis Domínguez Trujillo, rappelant l’expulsion de milliers d’haïtiens en situation migratoire irrégulière du territoire dominicain depuis le début de l’année et le renforcement des moyens de surveillance à la frontière pour faire face à l'arrivée massive d'haïtiens « désespérés à la recherche d'un emploi et d'une vie meilleure »
Abondant dans le même sens, le conseiller démocrate, le révérend Ruben Diaz a déclaré « Je suis d'accord avec lui, chaque pays à le droit de défendre ses frontières [...] La construction d'un mur le long de la frontière pour défendre sa souveraineté n'est pas criminel [...] »
Le Sénateur americano-dominicain Adriano Espaillat (Parti démocrate, élu à la Chambre des Représentants dans l'État de New York) a déclaré à la presse qu’il s’opposait « à la construction du mur qu'ils veulent construire en République dominicaine » affirmant que la proposition faite par le petit-fils du dictateur Rafael Trujillo Molina, visant à contrôler l'immigration illégale, n'est pas à sa place « Il y a des gens qui soutiennent cela, car il y en a qui soutiennent le mur proposé par Donald Trump. »
Toutefois, les opposants de la construction d’un mur frontalier en République dominicaine estiment que de telles déclarations alimentent le racisme et la discrimination entre les deux peuples frères de l’île. Ils affirment que la situation entre Haïti et la République Dominicaine n'est pas une question de politique où de souveraineté, mais une question humanitaire...
Rappelons que ce projet de mur le long de la frontière revient épisodiquement ces dernières années, porté par des Partis nationalistes dominicains, chaque fois que des tensions migratoires surgissent ou que le nombre d’haïtiens en situation migratoire irrégulière en République Dominicaine augmentent.