La Chronique Au Quotidien
Mercredi 17 Avril 2019
Elsie Ethéart

NOTRE POLICE !

Elle n’est pas dans une situation facile.
On pourrait même dire qu’elle fait de son mieux, vu la situation actuelle, mais très peu de moyens sont mis à sa disposition , surtout qu’elle a en face d’elle une force beaucoup plus forte, qui elle, dispose d’armes lourdes, et de beaucoup d’argent.
Nous voulons parler des bandits qui ne cessent de gagner du terrain et qui terrorisent les honnêtes gens !

Notre police est peut être beaucoup plus professionnelle aujourd’hui qu’elle ne l’était, il y a quelques années. Elle est aussi en plus grand nombre.
Mais cela change t-il grand chose pour la population qui a de plus en plus peur et qui se terre chez elle pour ne pas être victime, pour ne pas se voir délestée de son téléphone, de son ordinateur, si ce n’est de l’enveloppe fraichement remise à la banque et représentant l’argent de la semaine.

Mais trop souvent, on a beau tout leur remettre, ce n’est pas suffisant, et ils vous enlèvent la vie. Peut être parce vous pourriez les reconnaitre ou peut être parce que ils en avaient bien envie !

Du mois de Janvier à aujourd’hui, trois mois et demi, plus d’une dizaine de policiers ont été assassinés par des bandits, des membres de gangs armés, véritables maîtres de la situation. D’ailleurs le State Department vient de classer Haïti dans la catégorie K ( nous ne connaissions même pas l’existence de cette catégorie ) ! C’est celle des pays tout à fait hors contrôle, caractérisée par des assassinats, des enlèvements, kidnappings et autres et demande aux citoyens américains d’éviter de se rendre dans ce pays.

Notre pays qui est depuis quelque temps morcelés en zones de non droit, des zones qui ne cessent d’augmenter, de s’étendre. Il ne s’agit plus que du bas de la ville maintenant.

Et puis on aura beau prendre des mesures, toutes sortes de mesures pour améliorer la situation sécuritaire du pays que tant que le pays sera tellement mal dirigé, ce sera réelle perte de temps !

 

Vendredi le Conseil de Sécurité des Nations Unies a décidé le retrait d’ici le mois d’Octobre de la MINUJUSTH, qui est une mission d’appui à la Justice en Haïti
La MINUJUSTH n’est pas la MINUSTAH, cela veut dire qu’elle n’a pas pour mission de ramener la stabilité en Haïti. La Minujusth va être remplacée, avons nous appris, par une mission plus petite , dont le rôle n’est pas encore connu !
Il est évident que la Police Nationale d’Haïti forte aujourd’hui de 15.000 agents ne peut pas assurer la sécurité d’une population de 12 millions d’habitants.

Et puis, de quel équipement dispose cette police? Est-elle aussi armée de ceux qu’elle a pour tâche de poursuivre et d’annihiler pour permettre aux Haïtiens de retrouver le sommeil ?
Et puis où vit cette police? Mal payée ( souvent le policier ne touche pas son maigre salaire à la fin du mois et peut rester plusieurs mois sans toucher.) Il vit dans le même quartier que le bandit et craint même de se faire reconnaitre en portant son uniforme, quand il rentre chez lui.

Le Président Jovenel Moïse a annoncé qu’il allait remettre sur pied la commission de désarmement, abandonnée, on ne sait trop pour quelle raison. Peut être le temps de laisser entrer ces cargaisons d’armes de tous calibres …

On n’en a pas beaucoup entendu parler depuis, que cette commission de désarmement a été créée. Comment se passent les choses ? A moins qu’elles ne se passent pas du tout et qu’il n’y a aucune commission de désarmement qui fonctionne dans l’Haïti de Jovenel Moïse .

Les gens sont assassinés en pleine rue. Jamais les coupables ne sont attrapés ! Je ne devrais pas dire jamais, car les coupables sont attrapés parfois, mais … ils sont remis en liberté par qui ? Pas par les policiers sans aucun doute, car ces derniers, le bandit, une fois relâché devient tout simplement une cîble dont la vie ne tient plus qu’à un fil.

Alors que faire ?
Personne ne viendra investir dans un pareil pays.
La misère va en augmentant et quand on a faim, quand on a une famille sur les bras, on est prêt à accepter la moindre offre, moyennant qu’on puisse donner à manger aux siens.

Malgré le découragement qui est celui de la population aujourd’hui, une situation n’est jamais sans issue. Il suffit d’abord de se rendre compte de sa gravité et de se mettre ensemble pour voir comment résoudre le problème.

Ne pensez-vous pas ?