Publié le 2018-02-13 | Le Nouvelliste
Un incendie a dévasté le Marché en fer, l'un des plus emblématiques marche public de Port-au-Prince, dans la nuit du 12 au13 février, a constaté sur place un photographe du Nouvelliste.
Les dégâts selon les premières évaluations sommaires sont considérables.
Pour le moment, aucun bilan précis des dégâts n'est disponible. Les marchands essayaient jusque vers mardi midi de sortir des flammes leurs marchandises. En plus de desservir des centaines de marchands sédentaires, le Marché sert aussi de dépôt pour d’autres étalagistes.
Selon le constat du photographe du Nouvelliste, Casimir Veillard, les sapeurs-pompiers, du camion de lutte contre-incendie, remarqués sur place ont fait de leur mieux pour essayer de circonscrire le feu sans succès. Arrivé sur les lieux le camion n’avait pas d’eau et ce n’est qu’au fil des heures que d’autres véhicules de lutte contre-incendie ont renforce la lutte contre le sinistre.
Port-au-Prince, depuis des années n’a pas de service de lutte contre-incendie bien équipé. Pour le feu au Marché en fer, d’autres postes de pompiers, de Delmas et d’ailleurs, ont dû voler au secours des victimes.
Selon les premières indications recueillies sur place, c’est des fatras qu’on brulait qui serait la source du sinistre. Le feu a débordé et s’est propagé de point en point jusqu'à atteindre le Marché en fer.
Port-au-Prince dansait au carnaval quand le feu s'est déclaré, ont fait savoir des témoins.
Il était impossible de joindre aux téléphones le maire de Port-au-Prince, Youri Chevry qui accueille depuis dimanche le carnaval national dans sa ville. Les autres autorités étaient aussi indisponibles pour de premières déclarations.
Le Marché en fer s'inscrit dans la longue liste des marchés victimes de feu d'origine inconnue.
Le marché en fer avait été déjà touché par un incendie en mai 2008, puis a été complètement détruit par le séisme de 2010. La partie Nord qui avait été emportée par les flammes en 2008 représentait en quelque sorte le pavillon de la petite industrie et de l'artisanat.
Le Marché en fer a été reconstruit à l’identique par Denis O’Brien, patron de la Digicel, pour la somme de 18 millions de dollars un an après le tremblement de terre de janvier 2010. Il devait représenter le renouveau du centre-ville de Port-au-Prince lors de son inauguration en 2011 en présence de Bill Clinton et d’une brochette d’invités.
Après des années de vaches maigres, le Marché était redevenu une attraction touristique et un des plus beaux Marchés du pays.
Ce marché, construit originellement à la fin du 19e siècle, a été inauguré en 1891 par le président Florvil Hyppolite. Arrivé de Paris en pièces détachées en Haïti, il a été assemblé sur place. Depuis toujours sa beauté de carte postale en avait fait une icône de la ville capitale. Le Marché en fer, qui tire son nom du matériau qui constitue son ossature est aussi dénommé Marché Vallières ou Marché Hyppolite.
Après sa reconstruction par la Digicel, il a été rebaptisé « le Marché en fer SAM » et était devenu une société anonyme mixte. La Digicel détient la majorité des parts et s’occupe de la gestion de l’édifice. Un communiqué de la compagnie leader du marché des télécommunications en Haïti est attendu en début d’après-midi, selon l’un des responsables contacté par Le Nouvelliste.
Robenson Geffrard, Frantz Duval