Mélodie reçoit Mr Alexis Pena Orozco, Premier Secrétaire et Chargé des Affaires Consulaires à l’Ambassade de Cuba en Haïti.
Au cours de l’entretien, il a été question de la coopération entre Cuba et Haïti.
Cette coopération a débuté le 6 Février 1988 à l’occasion de la reprise des relations diplomatiques entre Cuba et Haïti. Et le 4 décembre 1988 arrivait en Haïti la première brigade cubaine pour aider le peuple haïtien à l’occasion du passage de l’ouragan GEORGES qui avait causé beaucoup de dommages
Le point fort de cette coopération est la Santé avec l’arrivée en Haïti de brigades de médecins, d’infirmières et d’autres spécialistes du domaine de la santé. Les médecins cubains prêtent leurs services dans les endroits les plus retirés du pays. Ils sont partout à travers le pays et sans cette coopération de nombreux endroits de l’arrière pays seraient dépourvus de soins médicaux. Le gouvernement haïtien paye les frais de loyers des cubains et leur octroie un salaire symbolique.
« Nous ne venons pas en Haïti pour nous enrichir, a dit Mr Alexis Pena Orozco. Nous ne sommes pas une ONG . Notre but est d’aider , de venir en aide au peuple haïtien ».
En dehors de l’arrivée dans notre pays des médecins cubains, Cuba donne aussi des bourses d’études à des médecins haïtiens pour leur permettre d’achever leurs études médicales et surtout de faire le choix d’une spécialisation. Ces études terminées les médecins haïtiens s’engagent à retourner dans leur pays. Mais souvent le pays ne se montre pas à la hauteur et n’emploie pas ces jeunes.
Un autre domaine de cette coopération est l’Education . L’Alphabétisation est un volet très important de cette éducation. Le programme Oui nou Kapab a été lancé en Haïti sous le gouvernement du président René Préval. Ce programme Si se Puedo a été expérimenté avec beaucoup de succès à Cuba. C’était en 1959 et en moins de deux ans l’île entière a été alphabétisée. Mais ( il y a toujours un mais , nous a dit Alexis Pena Orozco) en Haïti le programme a du s’arrêter, parce que il n’y avait pas d’argent pour payer les moniteurs, pour installer l’électricité partout où il y avait des centres, pour y mettre un ordinateur qui aurait du permettre aux différents centres de communiquer les uns avec les autres.
Des questions politiques ont été abordées en fin de cette interview. L’attaque contre la caserne MONCADA, le 26 Juillet 1953. L’emprisonnement de Fidel Castro et des autres guerrilleros arrêtés avec lui ( seulement deux femmes avaient participé à cette attaque : Aïda Santamaria et Melba Hernandez. )
Notre invité a tenu à rappeler que Fidel était à ce moment un jeune avocat et qu’il a répondu à ceux qui lui demandaient quel avocat il allait choisir pour sa défense : « Aucun Je serai mon propre avocat. Et en effet la plaidoirie de Fidel Castro a marqué le monde entier. L’Histoire m’absoudra était elle intitulée.
Cette attaque contre la caserne MONCADA a été le déclenchement des opérations de guérilla contre la dictature de Fulgencio Baptista qui se sont terminées avec la chute du dictateur. Et le 26 Juillet sera commémoré en Haïti par la projection d’un film « Rembarquement « qui sera projeté à la Cinémathèque de l’Habitation Turpin à Pétion ville.
Un second anniversaire à commémorer est celui du Leader Maximo, Fidel Castro qui le 13 août prochain aura 90 ans. Pour commémorer cet anniversaire l’ambassade de Cuba en Haïti compte organiser une exposition de photos montrant les diverses étapes de la vie de Fidel, de sa lutte, entouré des leaders de la révolution et du peuple cubain.
Puis pour finir la question a été portée sur le Blocus de Cuba, que nous appelons nous autres l’Embargo mais qui est beaucoup plus vaste pour les cubains qu’un simple embargo qui est limité dans le temps, tandis que le blocus dure depuis l’arrivée au pouvoir de Fidel Castro .
Et pour clore l’entretien, ll a été question de la Base de Guantanamo où il se passe des violations de droits de l’homme …
Une rencontre très enrichissante que celle avec le Premier secrétaire et Chargé des Affaires consulaires à l’Ambassade de Cuba en Haïti.
On s’est séparé en promettant de se revoir.