Après trois ans de collaboration entre l’Institut de Sauvegarde du Patrimoine National (ISPAN) et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), la restauration du tribunal de première instance de Jacmel est terminée. L’occasion pour le projet Etat de droit du PNUD, malgré son retrait de la juridiction de Jacmel à la fin de l’année 2012, de fournir des équipements mobiliers nécessaires au bon fonctionnement de la juridiction et à la réalisation, dans de meilleures conditions, de la tenue des Assises criminelles qui débuteront le 8 juillet prochain. Greffiers, parquetiers, huissiers, secrétaires, juges d’instruction, messagers, le Doyen lui-même ! A Jacmel, tous ces travailleurs de la justice ont longtemps du « s’entasser » dans une tente pour pouvoir exercer leur travail en attendant de pouvoir réintégrer les locaux du tribunal. Suite au séisme de 2010, ce bâtiment datant de 1908 et de grande valeur architecturale avait été particulièrement endommagé. Il s’en est fallu de peu pour qu’il soit définitivement démoli par la suite. « La première fois que j’ai constaté les dégâts, j’ai pensé qu’il faudrait raser le bâtiment » explique Jean-Marie Dutreuil, l’ingénieur qui a coordonné les travaux trois ans durant pour le (PNUD). Le PNUD a notamment assuré le financement de la restauration à hauteur de 350 000 dollars américains. « Grâce à l’expertise de l’Institut de Sauvegarde du Patrimoine National, nous avons pu colmater les brèches et redonner ses lettres de noblesse à cet immeuble classé au patrimoine historique d’Haïti » se réjouit J-M Dutreuil. Aujourd’hui, trois ans après le début des travaux, les employés du tribunal ont retrouvé des conditions de travail décentes. « Restaurer plus de 100 ans d’histoire n’a pas été une mince affaire et cela explique beaucoup le retard accumulé. La première étape a concerné la maçonnerie et la toiture. Nous avons ensuite renforcé le bâtiment selon les normes parasismiques en vigueur et enfin, nous avons récupéré les briques pour redonner au bâtiment son cachet d’origine », explique l’architecte Johel Alexandre qui a dirigé les travaux pour l’entreprise haïtienne ENAMEX, elle-même contractée par le PNUD. « Au niveau de la justice, la réhabilitation du tribunal a permis de décongestionner la prison de Jacmel ou trop de détenus attendent leur jugement. Nous avons désormais un service d’archives opérationnel. Nous venons également de recevoir du matériel de bureau et des bancs pour la nouvelle salle d’audience par le PNUD. Cet appui est très apprécié. Quant au bâtiment, laissez-moi vous dire qu’il s’agit désormais du plus beau tribunal de toute la République ! » s’est exclamé le Doyen du tribunal Robert Cadet.