80 à 100 gourdes pour 1 dollar: Une baisse spectaculaire qui surprend plus d'un dont l’économiste Eddy Labossière.
Le dollar poursuit sa chute par rapport à la gourde qui continue de prendre de la valeur. En effet, le billet vert s’échangeait, ce vendredi, à 100 gourdes au niveau de la UNIBANK, par exemple. Une baisse spectaculaire qui surprend plus d'un dont l’économiste Eddy Labossière qui fait remarquer que cette chute n’est liée à pratiquement aucun des fondamentaux de l’économie.
Le dollar, qui se vendait à 100 gourdes ce vendredi, dans la zone métropolitaine et jusqu'à 80 gourdes à Léogane ( réf Le nouvelliste) avait dépassé la barre symbolique des 100 gourdes le 8 Avril dernier pour arriver à plus de 120 gourdes mi-aout dernier. Cette appréciation spectaculaire de la monnaie locale par rapport au billet vert surprend l’économiste Eddy Labossière qui fait remarquer que cette chute n’est pratiquement liée à aucun des fondamentaux de l’économie. Il évoque plusieurs raisons qui pourraient justifier cette situation. Il cite premièrement les interventions de la Banque de la République d’Haïti sur le marché des changes, en ce sens, notamment l’injection des 150 millions jusqu’au 30 septembre. Déjà, au 26 aout, la BRH en avait déjà injectés 47 millions, selon le gouverneur Jean Baden Dubois. Le docteur Labossière parle également de l’effet d’annonce de la baisse actuellement du dollar américain sur le marché international principalement par rapport à l’Euro. Cependant, le docteur en économie croit que le facteur fondamental de cette situation est l’implication de la population dans ce dossier à travers notamment la récente mobilisation pacifique contre la montée vertigineuse du taux de change. Effectivement, des dizaines de personnes avaient pris part, le 26 aout dernier, à un sit-in devant les locaux de la BRH à l’initiative de plusieurs organisations populaires proches de Pitit Dessalines pour exiger non seulement que le dollar soit ramené à 40 gourdes mais aussi que la BRH renonce définitivement à faire payer les transferts en gourde. Les protestataires avaient même menacé de poursuivre ce mouvement devant toutes les banques commerciales de la place si rien n’est fait pour améliorer le taux de change. M. Labossière estime que la population devrait rester mobilisée en vue de continuer à faire pression sur les décideurs en ce sens. Le président de l’Association des Economistes Haïtiens met également en avant les sanctions de la BRH contre la UNIBANK et la Capital Bank dans le cadre de l’application des normes prudentielles. Justement, la Banque Centrale avait récemment pénalisé la UniBank d’environ 865 millions de gourdes contre 4 millions pour la Capital Bank. Cependant, le gouverneur de la Banque n’avait pas souhaité communiquer les raisons liées à ces sanctions qui, selon lui, ont été prises sur la base des rapports d’inspection des enquêteurs de la BRH.
l faut dire que depuis le début de cette baisse spectaculaire, les banques commerciales se montrent très réticentes à l’idée de faire l’acquisition du dollar. A noter que le taux de référence de la BRH, ce matin, était de 108 gourdes 49 et celui de la UNIBANK était étonnamment fixé a 100 gourdes à la vente et 98 gourdes à l’achat.
Alors que le taux de change diminue progressivement, les prix des biens et services restent inchangés. Ce qui préoccupe la population. C’est en ce sens que le professeur Labossière tente de rassurer en expliquant que les prix dans les magasins ne vont pas automatiquement refléter le taux de change actuel, le stock acquis avant la baisse du taux de change n’étant pas encore épuisé. Il précise que cela devrait se faire au fur et a mesure évoquant ce qu’il appelle « l’effet retard ».
Jovenel Moïse menace de s’en prendre à ceux qui utilisent le taux de change pour renverser le pouvoir
Le taux de change connait une baisse spectaculaire. En une semaine il est passé de plus de 122 gourdes pour un dollar à moins de 100 gourdes pour un dollar.
Le locataire du Palais national s’est felicité de cet exploit et promet de continuer à œuvrer pour le renforcement de la monnaie locale.
« Le renforcement de la monnaie nationale est le résultat d’un ensemble de mesures prises par le gouvernement », a lancé Jovenel Moïse, le dimanche 6 septembre, à l’occasion de la 6e édition du programme baptisé ‘’Dialogue communautaire’’.
Jovenel Moïse se réjouit d’avoir pu mettre fin aux pratiques de spéculation dans le taux de change sur le marché national.
» Yon nèg pa ka deside fè 2 bizinis kote lap vann dola epi lap vann pwodwi. Kounye a se yon sel biznis nou ba w fè ! Biznis vann lajan an nou koupe sa », a-t-il dit soulignant que le marché doit refléter le vrai taux de change.
Plus loin, il s’est montré menacant envers un groupe de personnes qui tenteraient d’utiliser le taux de change pour renverser le pouvoir.
« Yon moun paka pran mache dola a pou jete gouvènman an. Si w dèyè jete nou, nou menm nap jete w « , a fulminé M. Moïse.
« Nous avons observé une chute assez brusque sur le marché des changes. La gourde a repris une partie de sa valeur par rapport au dollar américain « , s’est réjouit le ministre de l’Économie et de Finances qui souligne la nécessité pour qu’il y ait une bonne coordination entre la Banque centrale et le gouvernement.
Le grand argentier de la République, Michel Patrick Boisvert, a donné la garantie que le gouvernement va respecter ses engagements notamment celui de limiter le financement monétaire afin de permettre à la gourde de gagner en valeur.
» L’Etat va dépenser en fonction des recettes collectées pendant la fin de l’exercice… » a assuré le ministre de l’Economie et des Finances.
Haiti 24 Jovenel Moïse veut modifier les procédures à la Cour des Comptes
Les multiples avis non conformes reçus pour des projets soumis à la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif (CSCCA) sonnent mal aux oreilles du chef de l’Etat. Jovenel Moïse, qui y voit un blocage pour le pays, veut modifier le décret du 23 novembre 2005 établissant l’organisation et le fonctionnement de la CSCCA.
Sans langue de bois, le président Moïse s’est exprimé clairement sur la question, au palais national, lors du dialogue communautaire du dimanche 6 septembre 2020. « Pas question que des projets aillent à la Cour et reviennent à l’executif à tout bout de champ; il faut en finir », a averti Jovenel Moïse, qui dit croire en la bonne foi des dix juges de la CSCCA.
Le locataire du Palais national a demandé au Premier ministre Joseph Jouthe de renconter les juges afin de discuter de la possibilité de revoir le décret du 23 novembre 2005 portant sur les procédures. Car, selon lui, certaines lois peuvent devenir obsolètes.
D’un autre côté, Jovenel Moïse a rappelé que, selon la loi, les dossiers doivent passer au plus cinq jours à la Cour pour analyse. « Nous devons arranger cela une fois pour toutes », a dit le chef de l’Etat, invitant les membres du gouvernement Jouthe à emboiter le pas.
De son côté, le ministre des Travaux publics, Nader Joiséus, a sollicité la collaboration des juges par rapport aux dossiers déposés à la Cour et qui ont reçu un avis non conforme. « Nous devons composer ensemble pour servir le pays », a dit M. Joiséus, tout en invitant ces juges à prendre un recul.
Haïti-économie : Le Président Jovenel Moïse plaide pour un dégel des prix à la consommation
YPL/HPN
6 SEPTEMBRE 2020
AFFICHAGES : 277
Le président Jovenel Moise a plaidé dimanche en faveur d’un dégel des prix des produits de consommation en hausse dans le pays lors de sa traditionnelle causerie dénommée "Dialogue communautaire" au palais national avec des représentants de plusieurs régions du pays.
M. Moise a invité le Premier ministre Joseph Jouthe actuel remplaçant du ministre du commerce empêché, à prendre des mesures drastiques pour enrayer cette hausse qui inquiète les ménages haïtiens.
Clôturant la 6ème édition de rencontre « Dyalog kominotè », le président s’est réjoui de la chute du dollar sur le marché des changes. Par conséquent, il a appelé les commerçants à revoir leur prix à l’affiche, tout en instruisant le Chef du Gouvernement, à agir dans l’urgence aux fins de rassurer la population.
En effet, depuis le 4 septembre dernier, le dollar surprend les opérateurs économiques par une baisse rapide et spectaculaire. Le dollar est passé de 120 à 80 gourdes sur le marché des changes. Mais en dépit de tout, les prix des produits de consommation sont restés inchangés.
Le Président d'un ton ferme, a tenté de rassurer la population, en plaidant pour que les prix des produits de première nécessité soient revus à la baisse au plus vite. Pour maintenir sa position, il compare le dollar à un levier de transmission qui grimpait sans difficulté. Mais aujourd’hui, dit-il, on a besoin d'un levier manuel pour baisser les choses.
Parallèlement, le Chef de l'Etat en a profité pour remercier les leaders communautaires venus des dix départements du pays pour leur participation active à son rassemblement baptisé "Dyalòg kominotè". Il a promis de prendre toutes les dispositions nécessaires pour donner suite aux recommandations émanant des débats.
Yves Paul LEANDRE