tion de la gourde face au dollar américain sur le marché des changes durant les dernières semaines a fait perdre leur latin à bien des économistes. Les autorités, elles-mêmes, sont incapables de trouver les mots justes pour expliquer au public les mesures qui ont amené à la valorisation extraordinaire et rapide de la monnaie locale sur la devise internationale la plus convoitée, alors que la production nationale n’a pas augmenté d’un iota quoique Jovenel Moise essaie samedi de prétendre le contraire.
Le résultat obtenu par la dernière injection de 12 millions de dollars effectuée par la BRH sur le marché des changes vient conforter l’idée que les autorités n’ont aucune prise sur la réalité et ont dû négocier avec les oligarques pour obtenir ce semblant de victoire pour la monnaie nationale.
Une décision qui, paradoxalement, n’a pas eu l’effet escompté sur la vie chère et qui a surtout permis de renforcer les manitous de la finance tout en mettant en difficulté des jeunes entrepreneurs de la classe moyenne qui ont sué sang et eau pour créer leur entreprise et fournir des emplois à des milliers d’autres citoyens. De plus, des milliers de familles des classes pauvres, dépendantes des transferts de la diaspora ont vu fondre leurs disponibilités financières comme du beurre au soleil alors que les prix des produits restent toujours faramineux et n’ont pas suivi la décôte de la devise américaine.
En ce sens, l’économiste Eddy Labossière n’a pas manqué d’alerter l’opinion publique sur les mouvements déconcertants du Gouverneur Tet Kale de la BRH, Jean Baden Dubois, prestidigitateur en chef au bord de la déconfiture.
»Le 29 Oct la BRH a injecté sur le marché 12 millions $ pr empêcher la dépréciation de la gourde 24 heures après on a une forte dépréciation de la gd passant de 62,40g à 63,33g pr 1USD. Est-ce un paradoxe du marché de change? Ou un effet de retard d’une variable macroéconomique? », s’est interrogé Labossière.