Une nouvelle manifestation contre le maintien au pouvoir du président haïtien René Préval rassemblait lundi dans une ambiance tendue quelque 2.000 personnes aux abords du palais présidentiel de Port-au-Prince, a constaté un journaliste de l'AFP.
La police a pris position devant le palais présidentiel et des manifestants ont poussé des barrières mobiles mais ont été empêchés de défiler devant le palais, où étaient également présents des militaires et des Casques bleus.
Aucun affrontement n'était toutefois à signaler à la mi-journée.
"Nous voulons des élections mais sans Préval", pouvait-on lire sur une pancarte d'un manifestant.
"Retour Aristide", disait une autre, en référence à l'ancien président haïtien Jean-Bertrand Aristide, contraint de quitter son pays en 2004, sous la pression d'une insurrection armée, de Washington, Paris et Ottawa pour vivre en exil en Afrique du Sud.
Depuis deux semaines, des manifestations sont organisées en Haïti par une coalition de 77 partis et organisations politiques qui exigent la démission du président Préval, dont le mandat arrive en principe à terme le 7 février 2011.
L'opposition reproche au président de chercher à se maintenir au pouvoir au-delà de son mandat en faisant voter deux lois, une établissant l'état d'urgence dans le pays et l'autre prévoyant une rallonge de 3 mois de son mandat initial au cas où les élections ne seraient pas organisées avant fin 2010.
Certains dirigeants de l'opposition paraissent toutefois réservés sur ce mouvement, estimant qu'un départ précipité du président Préval pourrait déboucher sur une grave crise dans un pays déjà confronté aux lourdes conséquences du séisme du 12 janvier.
M. Préval a répété samedi qu'il était prêt à s'en aller en février si les élections avaient lieu fin novembre 2010. "Pas question que je parte avant", avait-il récemment martelé.