Le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, pour qui la Mission de stabilisation de l’ONU (MINUSTAH) a un rôle capital à jouer dans le relèvement post-séisme d’Haïti, s’est déclaré mardi "extrêmement inquiet" des menaces de nouvelles catastrophes naturelles auxquelles le pays pourrait faire face dans les prochains mois.
Dans son dernier rapport rendu public à New York, M. Ban exprime ses plus vives préoccupations à l’approche de la saison des pluies et des ouragans, la première ayant déjà commencé, il y a quelques jours, sera suivie de la seconde dans moins de deux mois.
Les risques d’une possible reprise des activités criminelles et des conditions d’accueil précaires dans les camps de réfugiés ne sont pas non moins inquiétants, selon le document.
"Il faut continuer de multiplier les activités de secours et de protection alors même que la fragilité des institutions de l’État expose le pays à la reprise des activités des bandes, du crime organisé et du trafic de drogues, qui pourraient entraver les acquis de la stabilisation de ces dernières années", affirme le patron de l’ONU ajoutant "les conditions de vie dans les camps de déplacés entraînent également de nouveaux risques auxquels il faut faire face".
Fort de ce constat, le Secrétaire général exhorte le Conseil de sécurité à soutenir les recommandations stratégiques de renforcement de la MINUSTAH afin qu’elle puisse efficacement aider les autorités haïtiennes à assumer leurs responsabilités.
Parallèlement, un appel est lancé aux donateurs pressés de fournir en urgence leur contribution financière post-séisme à Haïti. Car, l’appel humanitaire révisé lancé par les agences onusiennes n’est, jusqu’à aujourd’hui, financé qu’à hauteur de 50%.
"La MINUSTAH a un rôle capital à jouer", écrit Ban Ki-moon qui estime que la phase de "consolidation" dans laquelle se trouvait la force de stabilisation avant la tragédie du 12 janvier doit maintenant faire place à "des efforts supplémentaires, pendant les 18 mois à deux ans à venir, dans le cadre desquels la Mission aidera le gouvernement à conserver les acquis de la stabilisation et à amorcer une transition sans heurt vers la reconstruction à long terme".
Le rapport note que depuis début février, la MINUSTAH a progressivement reçu des renforts importants, sa composante militaire étant désormais de 120 officiers d’état-major et de 8.186 soldats. De plus, des troupes d’infanterie argentines et péruviennes arriveront d’ici la mi-mai.
Ban Ki-moon recommande au Conseil de sécurité d’autoriser l’élargissement de la composante policière de la force onusienne dans le but de mieux épauler la Police Nationale d’Haïti et de rendre disponibles des forces de sécurité supplémentaires à l’occasion des prochaines élections.