Cette catastrophe est l'occasion pour nous et pour nos partenaires internationaux d'une grande réflexion sur l'organisation de la nation. En 2008, Haïti a subi des dégâts causés par quatre ouragans qui ont fait beaucoup de victimes. Cette année, ce tremblement de terre qui a causé des dizaines de milliers de morts. Ces deux phénomènes sont intimement liés et regarder l'un, le plus récent, en oubliant l'autre serait une faute grave.
Pourquoi y a-t-il eu tellement de morts en Haïti lors du passage des ouragans alors qu'il n'y en a pas eu à Cuba où sont aussi passés les cyclones ? Un tremblement de terre de même magnitude ne fait pas autant de morts dans d'autres pays. Pourquoi y a-t-il eu autant de morts à Port-au-Prince lors du tremblement de terre ? C'est parce que nous avons négligé les autres parties du territoire et les gens se sont entassés à Port-au-Prince et ont construit avec leurs propres moyens.
L'Etat étant faible, instable, secoué par les coups d'Etat, ne régulait rien. Il y a eu des milliers de constructions anarchiques et aujourd'hui nous payons le prix de cette politique négligeant le reste du pays au profit de Port-au-Prince.
Aujourd'hui, nous n'avons pas encore fini de réparer les dégâts causés par les quatre cyclones, il ne faut pas l'oublier. Il faut parler de la reconstruction des provinces qui avaient été atteintes par les cyclones et en même temps de la reconstruction de Port-au-Prince et des villes touchées par le tremblement de terre.
Il faut investir dans les provinces, dans le système routier, dans l'électricité, il faut que les nouvelles entreprises qui s'installent grâce à la loi Hope qui permet à Haïti d'exporter sans droit de douane aux Etats-Unis aillent dans les villes de province pour y fixer les populations. Il faut donner priorité à l'agriculture .