Une nouvelle opération de la DEA à Pestel (Sud-Ouest) et qui visait , présume-t-on, la capture de l'ancien rebelle Guy Philippe, s'est soldée mardi par un échec.
En dépit de la mobilisation d'une dizaine de véhicules, d'hélicoptères et de bateaux, la montagne a encore accouché d'une souris puisque Guy Philippe aurait encore pu s'échapper.
"Il y a plutôt eu des dommages colatéraux puisque ce sont des parents, des proches et des voisins qui ont été touchés par cette opération musclée: des maisons perquisitionnées sans ménagement, des personnes ligotées et le frère de Guy Philippe , Lenèque Philippe malmené", ont fait savoir des pestelois.
Et des habitants qui déclarent n'être pas concernés par les actes reprochés à Guy Philippe dénoncent la panique que l'opération de la DEA a fait régner dans toute la zone.
Une opération du même genre avait été menée l'année dernière en la résidence cayenne de Guy Philippe, dans le quartier de Bergeau.
Là encore, l'ancien chef de bande ayant conduit les violentes opérations anti-Aristide de janvierfévrier 2004 avaient pu s'échapper.
Dans la région des Cayes comme à Pestel, des citoyens expriment des doutes quant à la volonté réelle de la DEA de procéder à l'arrestation de M.Philippe.
"Si Philippe s'est rendu coupables d'actes préecis, pourquoi rien n'avait été fait lorsque ce dernier s'est porté candidat à la présidence en 2006", a questionné un étudiant.
D'autres citoyens estiment que la DEA ne râte jamais ses cibles et que dans ce cas, il s'agirait plutôt d'opérations de dissuasion visant à rappeler à l'ancien chef rebelle qu'on l'a toujours à l'oeil.
L'opération de Bergeau, l'année dernière, avait suivi des déclarations jugées intempestives de Guy Philippe. Ce dernier faisait alors état des contacts qu'il entretenait avec des hommes d'affaires membres du groupe des 184 et des responsables politiques de l'ancienne opposition qui seraient allés le voir jusqu'en République dominicaine pour lui demander de prendre le leadership de l'expédition armée contre le president Aristide.
Il avait également fait des déclarations relatives au sabotage de la centrale hydro-électrique de Péligre et cité, à tort ou à raison, des noms de leaders politiques de l'ancienne opposition à Aristide.