L’expert Indépendant des Nations Unies sur la situation des droits humains en Haïti qui vient de présenter sa démission affirme d’entrée de jeu que sa démission n’est pas liée à la position de l’ONU sur l’épidémie du choléra qui sévit en Haïti. Il démissionne parce que il a été appelé à d’autres fonctions. Mais ce qui est surtout important dans cette mise au point, c’est l’inquiétude qu’elle exprime : « Je suis inquiet de voir que se développent les pratiques de nomination de magistrats, à des fins politiques ou partisanes, ou bien encore pour protéger tel ou tel personnage important dans le pays. » Et Michel Forst de citer comme exemple certains cas comme celui de Calixte Valentin, un conseiller du chef de l’état accusé du meurtre d’un jeune paysan et libéré après 6 mois de détention préventive par un juge spécialement nommé à cet effet par l’actuel ministre de la Justice, alors que croupissent en prison depuis plusieurs années des gamins arrêtés pour un simple vol de pots de peinture ou une simple bagarre. « Et il poursuit en disant constater que se poursuivent les arrestations arbitraires et illégales dans l’ensemble du pays que l’o peut lire dans les rapports hebdomadaires de la section Droits de l’homme de la MINUSTAH ou dans les rapports de la Protectrice du citoyen. « Il n’est pas concevable que dans un Etat de droit, dit Michel forts, les responsables de l’application des lois se sentent autorisés à ne pas respecter la loi et que de tels comportements restent sans réaction de l’institution judiciaire. C’est un signal de plus envoyé du désordre actuel de l’institution judiciaire des lors que règne l’impunité ». Autre sujet d’inquiétude de Michel Forst : « Les menaces qui auraient été proférées par le ministre de la Communication à l’encontre de journalistes en février dernier… le fait que des journalistes ne seraient pas autorisés à participer à des manifestations officielles parce que leurs journaux sont suspectés de servir le jeu de l’opposition. IL s’agit là, dit il d’une atteinte à la liberté de la presse et à la liberté d’expression et d’opinion. « Puis, Michel Forst parle de la situation dans les prisons qui ne s’est pas visiblement améliorée. La prison en Haïti reste un lieu cruel, inhumain et dégradant. « Et Michel Forst parle de l’absence de véritable traitement de la détention préventive dans le pays, que tous les observateurs ont pourtant diagnostiquée et pour laquelle les solutions existent mais ne sont pas mises en œuvre » Ensuite Michel Forst note le cas de Serge Démosthène torturé à mort dans le commissariat de Pétionville et qui malheureusement n’est pas un cas isolé. Il mentionne cheque semaine des arrestations illégales et arbitraires par la police et parle d’un climat délétère quia persiste au sein de la nouvelle inspection générale de la PNH. Malheureusement à peine avait il pris ses fonctions que l’Inspecteur général en chef était révoqué par l’actuel ministre de la justice, après avoir annoncé son intention d’enquêter sur le comportement de certains agents de la police et son refus d’intégrer dans le corps de l’inspection des éléments indésirables de la police… Dans le domaine sécuritaire la situation a empiré : le nombre de morts violentes par balles ou par arme blanche est impressionnant : La peur est revenue. Mais l ‘Expert Indépendant de l’ONU pour les questions des droits de l’homme note aussi des faits encourageants dans la situation haïtienne : - L’existence de l’OPC - La nomination dune ministre des droits humains et de la lutte contre la pauvreté extrême - La comparution de Jean –Claude Duvalier devant les juges de la cour d’appel de Port-au-Prince Et il fait deux recommandations : Il propose au Premier ministre la mise en place d’un comité interministériel sur l’Etat de droit sous l’autorité d’un délégué interministériel Et dans la perspective du départ de la MINUSTAH et pour permettre progressivement le transfert de la protection internationale aux autorités d’Haïti, l’ouverture d’un bureau qui, après le départ de la Minustah POURRAIT DEVENIR UN BUREAU DU HAUT-COMMISSARIAT DES DROITS DE L’HOMME DES NATIONS UNIES au cœur de Port-au-Prince.