Le Système Judiciaire Haïtien Passera t-il le Test ? CNN a publié le mercredi 20 Février en exclusivité un blog d’Amnesty international écrit par Javier Zuniga sur l’affaire Duvalier et le besoin de justice pour les crimes commis sous son gouvernement. Demain 21 Février une importante audience aura lieu dans cette affaire à la Cour d’Appel de Port-au-Prince. Traduire en Justice un ancien chef d’Etat est toujours quelque chose de compliqué. Mais c’est possible. D’anciens dictateurs et violateurs de droits humains ont été traduits en justice et condamnés par la justice de leur pays partout à travers le monde. Mais en Haïti où le système judiciaire souffre de déficiences structurelles, héritées des années de la dictature, traduire Jean-Claude Baby Doc Duvalier en justice sur sa responsabilité dans des cimes, des actes de torture, des assassinats, des disparitions pendant ses années au pouvoir est quelque chose de particulièrement éprouvant. L’ancien dictateur a déjà montré à quel pont il méprisait la Justice de son pays en refusant de comparaitre aux deux précédentes convocation qui lui avaient été adressées par la cour d’appel. Le 21 Février il devra apparaître au Tribunal pour une nouvelle convocation Mais les autorités haïtiennes ne se montrent pas du tout intéressées à forcer Duvalier à répondre à la convocation comme l’exige la Constitution du pays Le Président Martelly a même dit qu’il fallait savoir pardonner Entretemps Baby Doc est partout, restaurant, fêtes publiques, bien qu’il ait été placé en résidence surveillée tout autant que l’investigation se poursuit . Encore plus troublant, Duvalier a reçu tout dernièrement un passeport diplomatique, encore un indicateur de l’impunité dont il jouis grâce à ceux au pouvoir actuellement à Port-au-Prince. Et tout ceci, en dépit du fait qu’il y a suffisamment d’évidences pour poursuivre Duvalier pour un nombre incalculable de détentions arbitraires, de torture d’assassinat, de disparition qui ont eu lieu durant son régime. …. C’est vrai que le Cas de Jean-Claude Duvalier constitue un casse-tête pour le système judiciaire haïtien. Mais c’est le test à travers lequel la crédibilité du système judiciaire haïtien et son indépendance seront testés. Traduire en justice ceux qui sont responsables de violations de droits humains dans le passé sera un moyen de s’assurer que ceux qui sont au pouvoir aujourd’hui respecteront leurs obligations et ne penseront pas qu’ils pourront abuser du pouvoir qui leur est octroyé en toute impunité. Le simple fait de ne pas agir à cause de pressions politiques ou autres condamnera les générations passées, présentes ou futures d’Haïtiens à vivre dans un monde sans justice.