La Plateforme des Organisations Haïtiennes des Droits Humains (POHDH) adresse ses vœux les meilleurs à la presse parlée, écrite, télévisée et en ligne à l’occasion de la journée mondiale de la liberté de la presse instaurée le 20 décembre 1993 par l’Assemblée Générale des Nations Unies par la résolution 48432. Cette année la journée mondiale de la presse est célébrée sous ce thème : « De nouvelles voix : la liberté des médias aide à transformer les sociétés ». Cette journée est l’occasion :
- de célébrer les principes fondamentaux de la liberté de la presse ;
- d’évaluer la liberté de la presse ;
- de défendre les médias des attaques contre leur indépendance ; et
- de se souvenir des journalistes tués parce qu’ils faisaient leur devoir.
La POHDH profite de cette journée pour souligner la dérive du pouvoir à travers son comportement vis-à-vis de certains médias et journalistes. La Plate-forme se réfère précisément au geste posé par le Président de la République, Michel Joseph MARTELLY face au journaliste de la radio Mélodie F.M, Michel Antoine lors d’une conférence au salon diplomatique le 03 février dernier. La Plateforme se rappelle aussi du refus du président de répondre à la question du journaliste de la radio Kiskeya, Eddy Jackson Alexis, après avoir identifié le média pour lequel il travaille. Il faut également mentionner entre autre les rumeurs concernant le projet d’une éventuelle fermeture de certains médias qui diffusent les informations en toute objectivité.
Partant de ces constats la POHDH se sent concerner face aux menaces qui planent sur la liberté de la presse aujourd’hui en Haïti. La Plateforme rappelle les luttes menées par les militants haïtiens dans les années 85 et 86 (pendant et après le régime Duvaliériste) pour conquérir ce droit (la liberté d’expression) indispensable dans toute société démocratique. La liberté de la presse reste un acquis en Haïti. Elle est garantie par les articles 28 , 28-1 et 28-2, de la constitution de 1987 qui stipulent :
Article 28 : « Tout haïtien a le droit d’exprimer librement ses opinions, en toute matière par la voie qu’il choisit ».
Article 28-1 : « Le journaliste exerce librement sa profession dans le cadre de la loi. Cet exercice ne peut être soumis à aucune autorisation, ni censure, sauf en cas de guerre ».
Article 28-2 : « Le journaliste ne peut être forcé de révéler ses sources. Il a toutefois pour devoir de vérifier l’authenticité et l’exactitude des informations. Il est également tenu de respecter l’éthique professionnelle ».



De ce fait, la Plate-forme des Organisations Haïtiennes des Droits Humains exhorte les médias haïtiens de ne pas faillir à leur mission qui consiste non seulement à distraire mais surtout à former et informer la population en toute objectivité. Car, sans une presse libre, indépendante un vrai Etat de Droit ne sera possible en Haïti.


Port-au-Prince, le 03 mai 2012

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Antonal MORTIMÉ
Secrétaire Exécutif