Environ 200 anciens militaires armés et en uniforme ont investi ce mardi les locaux de la prison civile du Cap-Haïtien (nord) pour réclamer la reconstitution des anciennes forces armées d'Haïti, démobilisées après le retour d'exil du président Jean Bertrand Aristide en octobre 1994.
80 anciens militaires auraient également pris le contrôle de l'ancienne caserne des FADH à Ouanaminthe (Nord-est).
Le coordonnateur du mouvement, un certain Raphael Baudin Michel, a fait savoir que ses hommes n'entendent pas affronter les membres de la police nationale et les soldats de la MINUSTAH.
“Notre objectif est de combattre les kidnappeurs, les réactionnaires et les terroristes pour ensuite recouvrer la souveraineté nationale.”
Une force internationale est présente en Haiti depuis le 29 février 2004, date du départ forcé du president J.B. Aristide pour l’exil.
Un autre "commandant", Milot Laguerre, a estimé que la nation est en péril et que les anciens militaires ne pouvaient pas rester les bras croisés face à "cette situation insupportable".
Les anciens militaires salués par un groupe d'individus, ont scandé des slogans en faveur des Etats-Unis.
Des soldats de la MINUSTAH et des membres de la police nationale n'avaient pas été remarqués au moment de l'arrivée des anciens militaires armés.
Des anciens militaires et policiers avaient envahi de façon semblable mais violente en janvier et février 2004 des commmissariats de police dans plusieurs villes du pays, dont les Gonaïves et le Cap-Haitien, dans le cadre du mouvement GNB anti-Aristide.
Après le départ d'Aristide et la mise en place du régime intérimaire, des anciens militaires conduits entre autres par l'ancien capitaine Rémicinthe Ravix envahissaient des commmissariats de police et des résidences privées pour exiger du régime de Gérard Latortue qu'il tienne les promesses qui leur avaient été faites de reconstitution de l'Armée.
Cette aventure allait se terminer dans le sang avec la mort violente de Ravix et de son collègue Grenn Sonnen abattus par des unités spéciales des forces de sécurité haïtiennes et onusiennes.