L'ancien premier ministre haitien Jean-Max Bellerive a confirmé vendredi avoir signé des contrats sans appel d'offre avec des entreprises dominicaines, mais a expliqué l'avoir fait parce qu'il était autorisé par le parlement haitien pour accélérer la reconstruction du pays après le tremblement de terre du 12 janvier 2010.

Bellerive qui fut egalement ministre de la planification et de la coopération,s'est defendu des accusations de corruption portées contre lui dans une lettre adressee au Directeur du quotidien dominicain Hoy, Bienvenido Alvarez Vega.

"J'ai lu dans l'édition du jour des informations relatives à la situation politique haïtienne, et comme ancien premier ministre, je me permets de vous envoyer cette communication en guise d'explication", écrit M. Belllerive accusé en Haiti comme en Republique dominicaine d'avoir signé avec des compagnies dominicaines, des contrats, en dehors des règles de passation des marchés.

" En Haiti, comme en République dominicaine, il existe des secteurs xénophobes qui questionnent tout ce qui vient de l'autre côté de la frontière. Mais fier d'être haitien et assumant une position nationaliste cohérente, j'ai toujours plaidé pour un dialogue politique clair et permanent entre nos deux sociétés" a encore écrit l'ancien chef de gouvernement du président René Preval.

Il a fait savoir en outre, que dans de multiples déclarations en Haiti, en République dominicaine et travers le monde, il a défendu la nécessité que le secteur privé dominicain soit un associé privilegié dans le developppement economique d'Haiti.

" De ce fait, je ne croyais pas que d'importants medias dominicains allaient se prêter à la guerre d'interets anti-dominicains qui motive aujourd'hui le lancement d'une investigation illégale et inutile contre moi" se plaint Jean Max Bellerive.

L'investigation est illégale, a-t-il dit, parce que les audits des contrats publics doivent être effectués par les organes prévus par la constitution et les lois et non par un groupe d'amis de l'actuel premier ministre (démissionnaire)

Inutile, parce que tout le monde sait en Haiti que le cadre legal dans lequel les contrats ont été négociés est basé sur les pouvoirs que m’a octroyés le parlement pour signer des contrats sans appel d'offre, chaque fois que l'estime nécessaire pour affronter les travaux de la reconstruction, a-t-il encore indiqué.

Jean-Max Bellerive a fait savoir que les contrats octroyés aux differentes compagnies dominicaines au cours de la période d'urgence, ont respecté totalement le cadre legal , car des appels d'offre ont été organisés et gagnés par elles.

Selon M. Bellerive si beaucoup considèrent que faire des affaires avec des compagnies dominicaines peut etre interessant ces temps-ci, mais en dehors de certaines compagnies haitiennes limitées dans leur capacité de repondre aux appells d'offres, presque toutes les réponses sont venues de compagnies dominicaines deja presentes en Haiti, soit travaillant dans d'autres projets, soit pour des raisons humanitaires.