C’est l’information annoncée en exclusivité lundi matin (30 janvier) par l’agence Reuters qui dit la tenir d’une source proche du Parquet de Port-au-Prince mais qui a requis l’anonymat.
Le juge d’instruction responsable du dossier doit communiquer son ordonnance de clôture d’un jour à l’autre, savoir si l’ex-dictateur sera traduit au tribunal ou s’il bénéficiera d’un non lieu.
Selon cette source contactée par l’agence Reuters, Jean Claude Duvalier sera jugé pour détournement de fonds publics (plusieurs centaines de millions de dollars placés dans des comptes en banque à l’extérieur) et non pour les accusations de meurtres, disparitions et exécutions extra-judiciaires survenus sous son régime et celui de son père Papa Doc auquel il a succédé en 1971.
L’ex-dictateur, aujourd’hui âgé de 60 ans, a fait un retour surprise en Haïti en janvier 2011 après avoir passé 25 ans en exil en France.
L’accusation de détournement de fonds publics peut entrainer un emprisonnement de 5 ans s’il y a condamnation.
Les avocats de Baby Doc ont annoncé qu’ils feront appel si le juge décide de traduire leur client au tribunal.
Mais on peut s’attendre aussi que les anciennes victimes de Duvalier, ainsi que leurs avocats, vont également combattre la décision du juge Jean Carves de rejeter leurs accusations - si l’information de Reuters se révèle fondée.
D’autre part, dans un procès uniquement pour mauvaise utilisation des fonds publics, Jean Claude Duvalier aurait pour principal sinon pour seul accusateur l’Etat haïtien.
Or le président Michel Martelly n’a jamais caché sa sympathie pour l’ex-président à vie.
(Traduit de Reuters par Haïti en Marche)