C'est un été rouge sang en Haïti : les gangs sont les maîtres, et l'ONU crie à l'anarchie
euronews
Un été brûlant, c'est fréquent en Haïti, mais celui qui se déroule en ce moment est carrément rouge sang. Et une bonne partie des autorités politiques, gangrenée par la corruption, est accusée de s'en laver les mains. Les gangs les plus violents - pas deux ou trois mais des dizaines - sont devenus les maîtres depuis des mois, particulièrement à Port-au-Prince, la capitale. Malheur aux habitants qui se trouvent sur leur route au mauvais moment, ou qui voudraient s'interposer, ils sont assassinés sans pitié, y compris les enfants.
La situation sécuritaire est tellement critique et incontrôlée dans l'île caribéenne des Grandes Antilles que l'ONU décide de s'en mêler. Le Bureau des Nations unies en Haïti déplore la mort de "nombreuses victimes innocentes" : il a répertorié déjà 159 civils tués et 92 blessés en seulement six mois, entre janvier et juin derniers. La représentation de l'ONU incite vivement les dirigeants haïtiens à bouger pour stopper les bandes criminelles responsables des tueries.
La population des quartiers contrôlés par des bandes armées endure un niveau de violence intolérable
Bureau des Nations unies en Haïti
Les jours sombres de Cité Soleil
Plus les gangs sont armés et puissants, plus ils veulent régner sur des quartiers entiers et se font évidemment la guerre. Cet été notamment, Cité Soleil s'enflamme de nouveau. Le vaste bidonville qui s'enroule autour de Port-au-Prince, comme les favelas brésiliennes à Rio de Janeiro, en a pourtant connu, des pics de violence ! Mais cette fois, l'intolérable a été atteint.
A la mi-juillet, un nourrisson de huit mois a été tué par balles au cours d'un affrontement entre bandes au coeur du bidonville, puis au début du mois d'août, un autre bébé de quatre mois y est mort dans les mêmes circonstances. Leurs familles éplorées ont reçu un grand soutien de la population locale, choquée, profondément émue, révoltée. Mais pas un mot, pas un geste des forces dites de sécurité et de la classe politique.
L'impunité préservée des gangs
Des manifestations pour dénoncer ce climat de violence totale ont eu beau avoir lieu dans les rues de la capitale, rien n'a changé. Dans les mêmes rues, les hommes des gangs ont ensuite défilé à leur tour, sans la moindre honte, levant au contraire leurs armes automatiques et tirant en l'air pour montrer leur force. Pas le moindre policier n'a osé intervenir.
Le Bureau des Nations unies en Haïti gronde bien sûr...
Les autorités haïtiennes doivent poursuivre les auteurs présumés de crimes, d'abus ou de violations des droits de l'Homme (...) exécuter le mandat d'amener émis à l'encontre de plusieurs chefs de gangs
Bureau des Nations unies en Haïti
... mais le son de sa voix semble se perdre dans l'air brûlant des Caraïbes.
"Barbecue", toujours tout feu tout flamme
Jimmy Cherizier, par exemple est l'un des plus sanguinaires de ces patrons de bandes criminelles, et néanmoins, il continue tranquillement de mener ses "affaires". Sinistrement surnommé "barbecue" depuis qu'il a terrorisé les habitants de quartiers pauvres fin 2017 en faisant incendier des maisons et des bâtiments, cet ex-policier a finalement fait l'objet d'un avis de recherche en février 2019.
Pas de quoi affoler "barbecue", loin de là, puisqu'en avril dernier, le gangster s'est montré en pleine lumière en train de participer à une distribution de kits alimentaires à Port-au-Prince. Et vous allez rire... jaune ! C'est la police qui avait organisé cette sympathique manifestation.
INFORMATION DIFFUSEE PAR EURONEWS.
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Des éléments du dossier de Me Monferrier Dorval ont été emportés par des inconnus, selon Me Robinson Pierre-Louis
L’ancien bâtonnier Monferrier Dorval, assassiné le 28 août dernier, est comme on pourrait ire une nouvele fois assassin.
Des elements de son dossier ont été emportés au tribunal de première instance de Port-au-Prince. Le secrétaire général du conseil de l’ordre des avocats de Port-au-Prince le confirme à la suite du constat fait après que des individus non identifiés se sont introduits au greffe du tribunal. Robinson Pierre-Louis, qui a été sur place, ajoute cependant qu’aucune trace d’effraction n’a été constatée. « Ce qui est étonnant, c’est qu’il n’y a aucune trace de cambriolage au greffe du tribunal. Les portes n’ont pas été forcées», s'étonne Robinson Pierre-Louis. Seul le classeur contenant les documents a été un peu forcé, a-t-il dit.
Il y a avait un petit sac à l’intérieur duquel se trouvaient des billets, des clés, des livrets de banque, selon ce que le greffier a fait savoir à Robinson Pierre-Louis. « On a pris ce petit sac », confie le secrétaire général du conseil de l’ordre des avocats de Port-au-Prince. Le téléphone de l’ancien bâtonnier, qui constitue la pièce maitresse dans l’enquête, n’a pas été emporté. « Le greffier avait déplacé le téléphone de Me Dorval qui était également à l’intérieur du petit sac », précise Robinson Pierre-Louis, soulignant que d’autres éléments jugés importants pour l’avancement de l’enquête ont également été déposés dans un autre endroit par le greffier. Le secrétaire du conseil de l’ordre des avocats de Port-au-Prince pense que si le téléphone avait été emporté, cela aurait été un sérieux frein à l’enquête. Des éléments comme les armes à feu faisant partie du corps du délit ainsi que d’autres dossiers auraient été emportés, selon Robinson Pierre-Louis qui reprend les témoignages du greffier en chef.
Robinson Pierre-Louis en profite pour critiquer les conditions dans lesquelles les pièces à conviction sont rangées. « Le tribunal est délaissé. C'est quasiment une savane. N’importe qui peut y entrer à n’importe quel moment. Il n’y a pas de caméra de surveillance, encore moins de classeur métallique anti-feu», se désole l’homme de loi.
Ce n’est pas la première fois que ces incidents surviennent au greffe. « Ce ne sont pas des gens ordinaires qui commettent ces actions. Ce sont des gens qui connaissent l’espace et qui profitent de l’absence de mesures de sécurité », selon Robinson Pierre Louis.
Le secrétaire du conseil de l’ordre des avocats de Port-au-Prince promet que des dispositions ont été prises en vue de conserver le téléphone de l’ancien bâtonnier dans un autre espace plus sécurisé.
L’homme de loi a critiqué l’exécutif haïtien qui n’a jamais répondu aux demandes de la Conférence internationale des barreaux (CIB) sur la formation d’une commission d’enquête internationale devant travailler à faire la lumière autour de l’assassinat de l’ancien bâtonnier de Port-au-Prince, Me Monferrier Dorval.
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Vivre en Haïti, à quel prix ?
Sur la route du Canapé-Vert, peut-être avez-vous remarqué la carcasse d’une Suzuki Grand Vitara éventrée, calcinée. Eh bien, c’est la mienne, ou devrais-je plutôt dire : c’était la mienne, jusqu’à ce qu’un petit groupe en colère y ait mis le feu, ce samedi 17 octobre.
Un proche, sorti à l’aube pour une urgence, s'est retrouvé face à des barricades. Il croyait que le caducée tagué sur le pare-brise l’aiderait à sortir indemne de ce mauvais pas, ou mieux, qu’il n’aurait qu’à raisonner ses interlocuteurs pour qu’ils comprennent vite à quel point il était un citoyen paisible et respectueux, et le laissent partir. En un battement de cils, la voiture a essuyé des jets de pierres, puis des tirs à l’arme lourde, sans aucune explication. Le conducteur a dû vite en sortir et courir à toutes jambes pour sauver sa vie. Quelle a donc été sa faute ?
Je frémis d’effroi en voyant les photos de la voiture incendiée, en pensant que j’ai failli perdre un proche, pour rien, ou que j’aurais pu être moi aussi, avec mon fils de six ans, dans ce même véhicule, au même moment.
Je ne suis pas politisée. Je suis un médecin, une jeune mère qui se contente de bien faire son travail. Croyez-moi, dans le contexte actuel, c’est déjà beaucoup. Que ma pauvre voiture immatriculée Privée, procurée difficilement et entretenue non sans peine, ait été détruite gratuitement, dans pareille circonstance, c’est à se demander quelle cause cela fait avancer.
Sur la route du Canapé-Vert, vous verrez les restes d’une voiture incendiée. Ils sont là comme une anomalie, comme une question aux passants : nous, professionnels, avons-nous encore le droit de vivre et d’exercer notre métier dans ce pays ?
UN COUP D’OEIL SUR HAITI STANDARD REVELE UNE KYRIELLE D’ASSASSINATS, DE KIDNAPINGS, D’ACCIDENTS DE VOITURE..RIEN QUE DES NOUVELLES NEGATIVES.
{Parmi les personnes kidnappées, citons:
Le footballeur haïtien Johny Descolines enlevé par des bandits Durant la soirée du 21 octobre, dans la commune de Delmas.
Les ravisseurs de l’ancien avant de centre de la sélection nationale auraient déjà pris contact avec les proches de la victime, pour la négociation d’une éventuelle rançon.
AUTRE KIDNAPPING, celui du propriétaire de Titi Loto: Wolf Hall. IL est donc le propriétaire des banques de borlette appellées Titi Loto. Kidnappé durant la nuit du 20 au 21 octobre à la Ruelle Alerte. Il aurait été kidnappé, selon les informaions recueillies par Haiti Standard , par le gang de Ti Lapli.
Les membres de ce gang qui a à sa tête, le nommé Barbecue, réclament le versement d’une rançon pour la mise en iberté de l’otage.
Pour ce faire, le dénommé Ti lapli membre du gang « G-9 an fanmi e alye » dirigé par Barbecue qui confirme le détenir, pose les conditions au micro de John Colems Morvan. Les proches de la victime doivent payer pour le retrouver puisque futur candidat à la députation, Wolfy Hall est jugé plein aux as. « Se lajan m bezwen », lâche le patron de Grand-ravine qui rappelle pour qui veut l’entendre, avoir également une bouche.
Qui a deux mains, dit l’adage, ne peut mourir de faim. Pour Ti lapli, chef de gang membre de l’association baptisée « G9 an fanmi e alye », il est clair et simple. Qui a une arme, ne peut mourir de faim. ( nformatin lue dans Trip Foumi Info)
TOUJOURS CE CHAPITRE INSECURITE: Une adolescente a été tuée par des bandits armjés Elle s’appelle Mardochée Wagnac. Elle a seulement 14 ans. La jeune fille aurait refusé de donner son portable aux bandits Il aurait alors fait feu sur elle.
Morte pour son portable !
Cela s’est passé au Cayes
AU CAP HAITIEN MAINTENANT 2 morts à Vertières. Il s’agit de Thomas Lorzier et de Claudette Prévil .
Il s’agit de deux personnes fraichement rentrées des Etats-Unis et qui venaient tout juste de débarquer du bus faisant le trajet Port-au-Prince/ Cap Haïtien. Attaqués par des bandits armés qui leur ont tiré dessus, ils se ont effondrés tous les deux: Morts sur le champs.
Vous voyez la liste des personnes assassinsée, ou kidnappées ne cesse de s’allonger, de semaine en semaine !
Dans Haïti en Marche, une question :
Qui gère la crise?
La crise semble être passée du politique au social, ou plus précisément au socio-économique.
En effet les manifestations qui font la une cette semaine concernent les revendications contre la vie chère ou appel au gouvernement à forcer les commerçants à réajuster leurs tarifs à un nouveau taux plus bas de la gourde nationale par rapport au dollar américain (avec une diminution en peu de temps de près du double, de 120 gourdes à environ 60 gourdes pour 1 dollar US) donc appelant à une diminution du coût des produits de consommation courante ...
Cela d’un côté ... alors que de l’autre ce sont par contre les b reaux de change, petits et moyens, qui mobilisent contre la réévaluation de la même monnaie nationale qui leur fait perdre au niveau du change, parce que, expliquent-ils, c’est la différence de taux (de 120 gourdes à 60 gourdes pour le même dollar) qui représente leur marge bénéficiaire. Mais de plus, la banque centrale (Banque de la République d’Haï-
ti - BRH) dans une circulaire (114-2)
entrée en application le 1er octobre
écoulé, ordonne que seuls les transferts effectués sur un compte en dollars, peuvent être encaissés en dollars,
mais les transferts reçus si l’on peut
dire de la main à la main doivent être
payés en gourdes sous peine de sanctions, cela assorti de plusieurs autres
obligations devant permettre à l’Etat
de combattre la spéculation sauvage
qui a permis cette dévaluation brutale de la monnaie nationale ces derniers mois du fait que tous les dollars qui arrivaient sur le marché local disparaissaient prestement aux mains de ceux-là qui manipulent ce circuit.
Les maisons de transfert qu’on pourrait appeler des entreprises indépendantes, groupées au sein d’une association dénommée UNATHA ou Union des sous- agents de transferts d’Haïti - et qui sont répandues à travers tout le pays (nous parlons de plus de 3 milliards de dollars qui entrent par cette voie dans le pays annuellement et à destina- tion de familles aux quatre coins du territoire, de la part de leurs parents en diaspora haïtienne un peu partout dans le monde, et majoritairement aux Etats-Unis, au Canada, en France mais aussi en République dominicaine ainsi qu’aux Bahamas).
Depuis l’entrée en application, le 1er octobre 2020, de la circulaire en question, ces maisons de transfert (comme on les appelle généralement) annoncent avoir fermé leurs portes, parce que ne pouvant plus réaliser le bénéfice
qui leu permet de faire les frais, y compris de payer leurs employés ... cela à cause de la perte enregistrée sur la différence de taux. En un mot, la gourde est trop réévaluée par rapport au dollar, selon eux.
Mais à ce train là on devrait s’attendre à ce que descendant bientôt aussi dans les rues les ‘factories’ ou entre- prises d’assemblage d’articles pour exportation, puisque leurs responsables se plaignent aussi de la même chose : la réévaluation de la gourde (passant presqu’en un clin d’œil de 120 gourdes à 60 pour 1 dollar) vient perturber leur marge d’opérations et est susceptible de déboucher sur l’envoi (ou le retour) au chômage de quelques centaines ou milliers d’ou- vriers et ouvrières.
Ce qu’on ne sait pas encore (et c’est peut-être le hic !) c’est qui va défiler au nom des factories ? Sont-ce les patrons (y compris les investisseurs étrangers – les Sud-co- réens !) ou les ouvriers, quand ceux-ci d’ordinaire le font plu- tôt jusqu’ici pour réclamer des augmentations de salaires et autres formes de prestations.