MIAMI, 7 Novembre – Haïti ne disparait pas seulement sous le poids des gangs armés qui le tiennent dans tous les domaines en otage, mais où est passée aussi notre Diaspora ?
D’abord plus que jamais ressource indispensable pour l’économie au pays natal, mais aujourd’hui menacée dans sa branche peut-être la plus nombreuse, la Diaspora aux Etats-Unis, par le candidat vainqueur aux présidentielles du 5 novembre 2024, M. Donald Trump, Rélu directement sur sa promesse de déporter des millions de migrants dès le premier jour de son mandat ; cependant on ne distingue aucune stratégie dans la communauté haïtienne pour faire face.
Sinon le ‘bon dye bon’, Dieu y pourvoira !
En tout cas, il n’y a aucun mot d’ordre dans notre communauté.
On pense que certains ont voté pour la candidate démocrate mais aucun mouvement coordonné comme cela a pu être autrefois.
Or cela, paradoxalement, à un moment où les nôtres figurent à tous les échelons du pouvoir aussi bien local (City, State etc.) que national (Congrès) ou d’autres institutions de premier plan comme la Justice, la grande presse, la haute finance etc…
Mais nous voici plutôt revenus au mot d’ordre proverbial haïtien : ‘debouye pa peche’ ou chacun pour soi (‘every man for himself’).
Ce ne fut cependant pas toujours comme ça.
On ne peut oublier le grand branle-bas dans la communauté haïtienne lors des présidentielles de 1992 en faveur du candidat Démocrate, Bill Clinton, celui-ci promettant de ‘take democracy back to Haiti’, c’est-à-dire remettre au pouvoir le président élu et exilé à Washington, Aristide.
Mais la cause allait plus loin qu’une personne quelle qu’elle soit pour embrasser un réveil général de tout un peuple qui a été écrasé et soumis à une dictature sanguinaire et abominable pendant trois décennies.
Rôle inoubliable joué par la communauté haïtienne de Miami menée par un Gérard Jean-Juste, directeur du Centre des Réfugiés Haïtiens ainsi que d’autres voix influentes que la mort nous a, hélas, enlevées …
Pareil à New York avec les Pères du Saint Esprit et généralement toute la génération hier anti-duvaliériste comme dans un ultime sursaut contre cette même et maudite dictature …
Bref c’est partout, tant à Miami, New York, Boston, Chicago, Orlando etc, qu’on vit se dresser des jeunes gens, oui une toute nouvelle génération, pour coordonner le vote haïtien-américain en fonction des intérêts de notre propre communauté, etc.
Mais ce 5 novembre 2024, rien !