Il y est particulièrement question de l’Artibonite une zone qui a reçu beaucoup de migrants . On parle de 140.000 personnes de Port au Prince a avoir cherché refuge auprès de leur famille dans le département de l’Artibonite. ACF y observe une augmentation sensible des enfants admis dans les programmes de prise en charge de la malnutrition et une situation nutritionnelle très insatisfaisante.
Le département de l’artibonite aussi subit une forte pression économique avec l’arrivée de personnes déplacées
Cet afflux de personnes dans le département a créé une forte pression économique pour les familles qui les accueillaient : dépenses alimentaires, achats de médicaments pour soigner les blessés, dépenses vestimentaires et scolaires, suppression de l’aide financière que certaines familles recevaient de Port-au-Prince avant le séisme, etc. Par ailleurs, la présence des déplacés a encore accentué la pression sur les prix des marchés (entre 10 et 15% d’augmentation des prix) plaçant les familles les plus vulnérables dans une situation de grande précarité.

Face à cette situation et aux risques de dégradation future, ACF a mis en place plusieurs projets visant à réduire la vulnérabilité des habitants, aider les familles d’accueil à faire face à l’afflux des déplacés et réduire l’impact de potentielles catastrophes naturelles.
Ainsi, un programme d’activités génératrices de revenus a pour but de permettre à 450 familles de développer une activité économique qui leur permettra de subvenir à leurs propres besoins et de participer à la relance économique de certains quartiers. Ces programmes s’accompagnent d’un volet social afin d’aider à une réelle réinsertion des personnes les plus faibles et donc vulnérables.
Des activités de « Cash for work » sont également en cours afin de limiter l’impact de potentielles inondations et de soutenir les familles d’accueil. Ainsi aux Gonaïves, des travaux d’assainissement dans des quartiers vulnérables de la ville ont permis d’évacuer plus de 20 000 m3 de boues résiduelles des inondations de 2004 et 2008 encore présentes dans des quartiers vulnérables. Plus de 1000 personnes ont déjà pu bénéficier de ce programme. Dans les zones rurales, ces activités portent sur la réhabilitation d’infrastructures routières et agricoles pour améliorer les accès aux marchés et aux structures de santé, et réduire les risques d’inondation et d’isolement des habitants face à la saison cyclonique. Ce sont plus de 4 000 personnes qui profiteront de ce programme « d’argent contre travail » en zones rurales.
En termes d’infrastructures en eau, assainissement et hygiène, la ville compte des centaines de puits de faible profondeur qui permettent de pallier le manque d’approvisionnement en eau (non chlorée et non potable) du réseau. Cependant, ces forages sont souvent contaminés car la nappe peu profonde est polluée du fait du manque d’assainissement. ACF a mis en place des ateliers de fabrication artisanale de chlore et de pompes afin que la population puisse être autonome dans l’entretien des pompes et la chloration de l’eau non potable dans leur foyer.
Dans le Haut Artibonite, ACF vient ainsi en aide en cumulé à plus de 70 000 personnes. Les familles déplacées suite au séisme qui étaient désireuses de se réinstaller dans leurs zones d’origine sont contraintes parfois de retourner à Port-au-Prince faute de moyens et de support pour vivre de façon décente et pouvoir accéder à un emploi.